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Sale temps dans les champs

En France, les barrages ont été levés sur les autoroutes et les tracteurs sont enfin de retour dans les fermes. En Allemagne, les agriculteurs en colère continuent de sillonner le pays pour dire leur désarroi, notamment face à la fin des aides pour le carburant. En Belgique, les barrages sur les centres logistiques de certains groupes de la grande distribution ont été levés ce week-end. Mais les paysans n’ont pas dit leur dernier mot. Ailleurs, en Europe, les bottes de foin s’empilent dans les rues et devant les administrations publiques. Espagne, Italie, Roumanie, Pologne, Pays-Bas, Suisse… la liste des pays est bien longue. Et nous n’en sommes qu’au début.

Les contraintes environnementales et les lourdes procédures administratives ne sont que l’épi de blé qui cache le champ de céréales. Car le monde agricole risque de subir de nombreuses crises dans les années à venir. Le changement climatique va provoquer l’entrée dans une autre ère. Et les difficultés qui en résulteront ne pourront être surmontées avec quelques décrets ou des projets de loi. Impossible d’avoir la main sur ce phénomène mondial.

Aujourd’hui, la tension est déjà vive concernant la gestion de l’eau. Les différentes phases de sécheresse qu’a connues l’Europe ces dernières années (et le Grand-Duché n’a pas été épargné) a tendu les rapports autour de la précieuse ressource. À qui ira l’or bleu ? Aux habitants ou aux champs qu’il faut irriguer ? Comment faire pour tenter d’étancher la soif des exploitations sans provoquer des déséquilibres dans l’approvisionnement en eau ?

Le débat est déjà là et chaque canicule rallume la colère et les inquiétudes. Les affrontements pour l’installation de retenues d’eau en France est une triste illustration de ce bras de fer. Il n’est plus rare chaque été de voir des villages du sud de l’Europe être ravitaillés par des citernes pour subvenir aux besoins des habitants. Et cela va s’aggraver.

Sécheresse, violents orages, inondations… les calamités agricoles semblent encore plus violentes qu’avant. Qui va payer ? Quelles assurances vont continuer à assumer ces coûts qui augmentent et combien de temps les finances publiques permettront-elles d’aider le monde agricole qui nous nourrit ? D’autres manifestations paysannes risquent de se dérouler bientôt sous nos yeux.

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