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Révolutions agricoles

On en demande beaucoup à nos agriculteurs. Et ce n’est pas terminé. Aujourd’hui, le bio a le vent en poupe, tout comme le respect de la condition animale. De plus en plus de consommateurs exigent de meilleures conditions d’élevage et de culture. Et, bien sûr, ces aliments ou ce bétail doivent s’épanouir juste à côté de chez nous pour limiter la fameuse empreinte carbone. Du producteur au consommateur, en circuit court, comme on dit. Autre équation encore moins évidente à résoudre : que le prix de tous ces aliments reste convenable pour qu’ils puissent être achetés dans les magasins et savourés par le plus grand nombre. Cette petite révolution agricole a déjà commencé il y a quelques années et nos agriculteurs se trouvent en première ligne pour répondre à ces demandes. Ce chemin vertueux est à peine arpenté que déjà pointe à l’horizon un nouveau défi pour les éleveurs et les agriculteurs : le réchauffement climatique.

Cette année encore, le pays a été touché par une forte sécheresse qui a causé bien des tracas. Une partie des cultures n’est plus adaptée au climat luxembourgeois qui change au fil des ans. Le Grand-Duché n’est évidemment pas le seul à subir cette grande transformation. C’est toute l’Europe qui est concernée par cette situation. Pour l’anecdote, les viticulteurs anglais réussissent désormais à faire un vin pétillant qui peut concurrencer, en qualité, le sacro-saint champagne. Et pour cause! Le climat de certaines régions anglaises est désormais celui que connaissait la région française… il y a 100 ans. Le réchauffement climatique peut faire des heureux… mais ils ne seront pas très nombreux.
Chez nous aussi, les champs vont devoir se transformer. Ils changeront de visage en accueillant de nouvelles variétés de céréales ou de plantes fourragères. Il y va de la protection de nos ressources en eau et de la survie des exploitations. Une nouvelle révolution agricole qui risque de se faire à marche forcée.

Laurent Duraisin