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Quand le cœur n’y est pas

Les Jeux olympiques se sont ouverts ce week-end au Brésil avec les premières émotions, les premières médailles et les premiers pleurs. Des images presque habituelles, tous les deux ans, entre hiver et été, pour les athlètes du monde entier qui rêvent d’idéal olympique.

Pourtant, cette année plus que les autres, le cœur n’y est pas. La faute, sans doute, à un sport mondial qui ne cesse de vaciller. Spectateurs et athlètes ont appris à vivre avec, c’est certain. Mais après le scandale de la Fédération internationale de football et la mise à l’écart de son président Joseph Blatter est venu le scandale du dopage d’État en Russie.

Une Russie qui est bien présente au rendez-vous, à peine tancée pas le Comité international olympique (CIO), juste punie par la Fédération internationale d’athlétisme. Comme un blanc-seing accordé aux tricheurs, ou plutôt un aveu d’impuissance face à cette gangrène. Peut-on vraiment en vouloir au CIO de ne pas avoir sanctionné le pays de Vladimir Poutine quand on sait avec quasi-certitude que d’autres, moins puissants, moins gênants, ne se privent pas pour généraliser le dopage. Pourquoi punir l’ogre russe et préserver Kenya et Éthiopie ? Parce que la Russie a mis des moyens autrement plus conséquents dans la préparation chimique de ses athlètes que ces pays plus pauvres ?

Ce ne serait pas logique. Si punition il doit y avoir, elle doit être globale. Or, les preuves existent, mais ne sont jamais suffisamment précises pour les gendarmes. Et quand les Jeux olympiques, miroir grossissant du sport mondial, ont lieu, il est toujours trop tard, ou trop tôt, pour prendre une telle décision.

Les Russes sont là, les autres aussi. Le CIO semble désabusé, certains athlètes propres perdus. Et les Brésiliens ne croient même pas vraiment en l’évènement, qui leur coûtera plus qu’il ne leur rapportera. Reste que, forcément, même si l’envie ne vient pas, un exploit, un sourire ou un échec sauront nous faire frissonner pendant cette quinzaine olympique. Malgré tout, et en attendant la prochaine.

Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)

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