Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le cycle de congrès des quatre grands partis du pays est désormais achevé. Déi Gréng et le LSAP avaient lancé la saison fin mars, le CSV et les libéraux ont rassemblé leurs troupes samedi et hier. Quels sont les enseignements qui peuvent être tirés de ces rendez-vous digitaux?
Sans surprise, chaque camp est venu mettre en avant la grande unité qui caractérise sa famille politique, y compris le CSV malmené par le départ forcé de son président Frank Engel. À l’exception de déi gréng, les trois autres partis ont décidé de poser les premiers jalons en prévision de l’échéance électorale de 2023. La mobilisation est lancée, à plus de deux ans du scrutin. Trop tôt, surtout si l’on considère que la crise sanitaire est loin d’être terminée?
Il faudra attendre les prochains sondages pour en savoir plus sur l’adhésion à l’idée du LSAP d’introduire un impôt spécial pour ceux qui ont tiré profit de la pandémie. Il en ira de même pour l’annonce du DP de vouloir s’attaquer avec plus de force à la spéculation foncière. Le CSV compte lui marcher sur les platebandes de ses concurrents directs pour se ressaisir. Et la stratégie de déi gréng pour lutter contre le changement climatique sera aussi soumise au vote populaire. Pour ne rien faciliter, le financement des mesures de crise, la cohésion sociale, le logement et le développement durable vont se retrouver dans tous les programmes électoraux. Et puis il ne faut pas oublier que le système électoral luxembourgeois penche bien plus sur les têtes que sur le contenu…
En novembre dernier, la coalition tricolore est sortie renforcée du sondage semestriel réalisé par TNS Ilres sur demande de RTL et du Wort. DP (14 sièges, +2), LSAP (12 sièges, +2) et déi gréng (8 sièges, -1) pourraient élargir leur majorité de 31 à 34 sièges. Le CSV, en chute libre par rapport aux législatives de 2018 (17 sièges, -4), aurait comme seule option d’engager une coalition avec le DP pour revenir au pouvoir. Une option peu réaliste, mais le chemin vers octobre 2023 reste encore très long.
Ce printemps 2021 aura tout au plus constitué un premier round d’observation. Le retour à de «vrais» congrès, en présentiel, va être bien plus décisif en prévision de 2023.
David Marques