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Poser le bon diagnostic

On est le 14 février. L’ensemble des acteurs de la santé se retrouvent autour d’une même table au centre de conférences du Kirchberg. Tout juste nommée ministre de la Santé, Paulette Lenert, lance au côté du ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, le «Gesondheetsdësch», un espace d’échanges qui vise à penser le système de santé de demain.

L’objectif formulé à l’époque était d’établir d’ici à la fin de l’année, un Plan national de santé couvrant la période 2021-2025. Ce dernier devait notamment fournir des réponses pour éviter la transformation progressive du Luxembourg en désert médical. La pénurie de nouveaux médecins et le manque d’attractivité des métiers de soins n’étaient que deux des problèmes épinglés.

La pandémie provoquée par la propagation du coronavirus n’a fait qu’accentuer les défaillances qui continuent à gagner un système de soins de santé qui risque de perdre au fur et à mesure de sa stabilité. L’impact du Covid-19 sur le système de sécurité sociale ne va pas faciliter les choses.

Même si elle redoute à juste titre une recrudescence du virus, la ministre de la Santé a annoncé lundi son intention de relancer le «Gesondheetsdësch» en automne. Ce sera le moment d’enclencher à nouveau la réflexion à plus long terme. La mission primordiale sera de poser le bon diagnostic pour préparer le pays aux défis de santé de demain.

À court terme, l’octroi d’une prime au personnel de soins est certes une initiative louable, mais elle ne constitue en fin de compte qu’un pansement pour une plaie qui est bien plus profonde. La revalorisation d’un secteur comptant plus de 15 000 professionnels, dont une majorité d’aides-soignants et d’infirmiers, doit figurer parmi les priorités.

La crise sanitaire a démontré qu’une coopération étroite entre tous les acteurs du terrain est possible. La santé de la population vaut bien la poursuite de ce travail collégial.

David Marques