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Pomme pour la soif

La coalition tricolore, au pouvoir depuis fin 2013, et le CSV continuent de se rejeter la faute de l’explosion de la dette publique. Les exercices 2020 et 2021, plombés par la pandémie de coronavirus, doivent être mis entre parenthèses. Mais le camp chrétien-social ne cesse de sortir la même image de son chapeau pour fustiger la politique budgétaire du gouvernement. Martine Hansen se fait ainsi un malin plaisir à rappeler que le ministre Pierre Gramegna a omis de mettre de côté une «pomme pour la soif». Autrement dit, les années fastes avec une croissance économique galopante n’ont pas été utilisées pour constituer un trésor de guerre. Sans se soucier de l’avenir, DP, LSAP et déi gréng auraient choisi de faire profiter les citoyens de tous types de cadeaux. Il est à rappeler que le CSV n’a pas non plus hésité à sortir l’arrosoir par le passé…

Mercredi, Pierre Gramegna est venu rappeler qu’aucune «pomme pour la soif» ne se trouvait dans les caisses de l’État en 2013. La dette publique pointait à 23,7 % du produit intérieur brut (PIB). Le résultat de la crise financière de 2008 et 2009, rétorque le CSV. Fin 2020, la dette publique va atteindre les 27,4 % et fin 2021 les 29,4 %. Gouvernement et CSV ne sont pas d’accord sur la réduction relative de la dette. Pierre Gramegna maintient toutefois que la bonne santé des finances publiques à l’entrée de cette année de crise sanitaire a permis au Luxembourg de contracter les emprunts nécessaires sans encourir le risque d’une faillite de l’État.

En cette période de crise, s’endetter pour investir est largement salué. Le CSV plaide pour la mise en place d’une stratégie globale à long terme, qui doit permettre de s’attaquer aux crises du climat et du logement, sans procéder à des coupes sociales. En même temps, la dette publique devrait être réduite. Comment donc résoudre cette équation ? Vu le retard pris au niveau des infrastructures, une réduction des investissements est illusoire. S’attaquer aux traitements de la fonction publique serait suicidaire. Toute hausse des impôts est également fustigée.

Au lieu de philosopher sur une politique du carpe diem, il serait urgent de se positionner plus clairement sur le financement d’un plan d’avenir onéreux mais primordial.

David Marques

Un commentaire

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