À quatre semaines du jour J, c’est au tour de… Google de s’impliquer dans la campagne électorale pour les législatives. Hier, le géant du numérique a annoncé la mise en ligne d’une plateforme qui renseigne sur les recherches des internautes luxembourgeois en lien avec le scrutin. On écrit bien internautes, car il est impossible de faire la différence entre les électeurs potentiels, majeurs et de nationalité luxembourgeoise, et les autres utilisateurs de la machine de recherche basés au Luxembourg. Il est néanmoins intéressant de constater que Google s’intéresse aux législatives au Grand-Duché. Et les données fournies sur les partis, candidats et thèmes offrent un aperçu des points d’intérêt des résidents à l’approche des élections.
Un constat est que les recherches sur Google livrent des résultats parfois paradoxaux. Une confirmation par rapport au sondage Ilres-RTL-Wort réside dans la popularité du LSAP. Durant les sept derniers jours, les socialistes ont été, avec 37 %, le parti qui a fait l’objet du plus grand nombre de recherches. Loin derrière suivent déi gréng (14 %). Le fait que déi Lénk (11 %) devance le CSV (11 %) est très étonnant et, plus encore, que le DP arrive à égalité avec l’ADR (9 %). Cette tendance va clairement à l’encontre des résultats du récent sondage national, qui crédite le CSV d’un regain de force, au contraire de verts en chute libre. Sans parler du DP, qui certes perdrait quelques plumes, sans toutefois se retrouver en queue de peloton.
Toujours en ce qui concerne le DP, il faut constater que le Premier ministre sortant, Xavier Bettel, arrive en tête des préférences, à la fois sur Google (42 % des recherches) et dans le sondage, où 34 % des électeurs interrogés souhaitent qu’il reste chef du gouvernement. Ici, le paradoxe est double. Premièrement, la tête de liste du LSAP, Paulette Lenert, ne semble pas convaincre comme potentielle Première ministre, et ce, en dépit du score global de son parti. Deuxièmement, la préférence accordée à Xavier Bettel ne se traduit pas dans les résultats du DP.
Somme toute, il s’agit de paradoxes tout à fait théoriques. Mais il n’est pas anodin de constater qu’entre les têtes et les partis, il existe encore un certain fossé. Avec quel résultat final dans les urnes?