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Papier (pré)mâché

Le scénario du 1er avril s’est donc bien répété. L’opposition parlementaire est montée mardi une deuxième fois au créneau pour réclamer en bloc la démission de la ministre de la Famille, Corinne Cahen. CSV, ADR, déi Lénk et Parti pirate la tiennent pour coupable de la multiplication des foyers d’infection et des décès survenus dans les structures pour personnes âgées. Le rapport Waringo serait venu confirmer les accusations formulées il y a deux mois déjà. Parmi les fautes graves énumérées figure l’absence de recommandations claires, d’un plan de crise contraignant ou d’une vaccination suffisamment ciblée.

Comme on pouvait s’y attendre, le réquisitoire porté par Michel Wolter, Fred Keup, Myriam Cecchetti et Sven Clement n’a pas suffi à convaincre les élus de la majorité. DP, LSAP et déi gréng ont fait bloc à leur tour et encore sauvé la peau de Corinne Cahen. La ministre est restée muette à la fin d’un débat bien moins houleux que celui de début avril. Cette décision est pour le moins malheureuse. Elle a attendu une conférence de presse organisée dans la foulée pour contre-attaquer. Son reproche : la politique politicienne serait le seul motif de la levée de boucliers orchestrée par l’opposition.

Aussi bien la liste des accusations formulées contre Corinne Cahen que la réplique de la ministre sont trop simplistes. Il y a certainement eu des manquements. En même temps, il ne faut pas oublier que des signaux contradictoires émanent du terrain. Une des impressions qui se sont dégagées des débats menés hier après-midi est qu’un plan de gestion de crise uniforme et contraignant aurait permis d’éviter le pire. Selon la Copas, la confédération qui regroupe les gestionnaires des maisons de soins et de repos, la demande était toutefois de pouvoir garder une certaine flexibilité et autonomie au vu des caractéristiques fort divergentes des établissements.

Dans ce contexte, il est aussi à rappeler que des professionnels de santé sont présents dans les structures. Difficile d’imaginer qu’ils étaient complètement perdus sans directives claires émanant du camp politique. Leur prémâcher un concept n’aurait pas vraiment eu de sens, d’autant plus que le Covid n’a toujours pas livré tous ses secrets.

David Marques

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