Objectif atteint ! Les femmes sont 40,19%, soit dix points de plus qu’il y a dix ans, dans les conseils d’administration des établissements publics, 34,69% (27,41% en 2015) dans les établissements publics ayant d’autres partenaires. Et 30,58% (24,69% en 2015) de femmes représentent l’État dans des sociétés. Ces chiffres ont été dévoilés, vendredi, par la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, et le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider.
Cette évolution est une bonne nouvelle, même si elle n’a été rendue possible que grâce à la mise en place de quotas, voulus par le précédent gouvernement et notamment la désormais ex-ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch. Mais comme l’a souligné Taina Bofferding : «Les quotas ne sont pas une solution miracle, mais ils peuvent aider à dépasser le poids de la tradition.» Car les quotas sont-ils encore nécessaires aujourd’hui? Les femmes font des études et se forment dans leur domaine d’activité autant que les hommes. Elles ont donc les compétences.
Ce sont les mentalités qui doivent encore évoluer pour que la parité devienne tout simplement naturelle… dans tous les domaines de la vie publique et économique. Par exemple, un petit regard dans le rétroviseur s’impose. Le 14 octobre dernier lors des élections législatives, seules 12 femmes ont été élues – alors qu’elles représentaient 40% de l’ensemble des candidats en lice – sur les 60 députés qui composent la Chambre. Aujourd’hui et après la nomination des membres du gouvernement, elles sont 15 sur 60.
Et dans le secteur privé, les femmes semblent se faire de plus en plus une place dans les organes décisionnels des entreprises, mais les hommes y sont toujours largement surreprésentés. Et les recruteurs ont-ils vraiment arrêté de demander lors d’un entretien d’embauche si elles comptent avoir des enfants ? Une question à laquelle n’a jamais eu à répondre un homme lorsqu’il postule à un emploi.
Alors oui, il y a des signes montrant que la parité avance, mais il reste encore des efforts à faire pour qu’elle devienne une réalité.
Guillaume Chassaing