C’est le choc dans la ville de Trèves. Une quarantaine de personnes ont violemment pris à partie une demi-douzaine de policiers venus interpeller deux individus après une agression dans une boîte de nuit. La scène, qui s’est déroulée dans la nuit de jeudi à vendredi, a été très violente. Les agresseurs étaient armés de bâtons et de bouteilles en verre. Cinq agents ont été blessés et les membres des forces de l’ordre ont dû tirer deux coups de feu en l’air pour se dégager !
La bande s’est dispersée après les détonations et ses membres n’ont pas encore été identifiés. Vendredi, les réactions politiques se sont multipliées et l’onde de choc s’est répandue à travers le pays. Le débat sur le non-respect de la police a ressurgi violemment chez nos voisins. Mais il n’est pas nouveau et ne touche pas que l’Allemagne.
Au Luxembourg aussi, le phénomène est bien présent. Il suffit de se pencher sur les chiffres de la délinquance pour s’en rendre compte. En 2017, la police grand-ducale avait comptabilisé 61 rébellions et 165 outrages à agents. La courbe n’a ensuite jamais cessé de grimper au fil des ans. En 2021, nous en étions à 89 rébellions et 260 outrages à agents. Nous allons voir ce que 2022 va nous réserver, mais on imagine déjà la tendance…
Peu de respect pour les personnes et du mépris pour à peu près tout. Nos sociétés actuelles semblent rongées par un mal pernicieux. C’est comme si certaines interdictions étaient faites pour être logiquement bravées, comme si l’autre était uniquement un obstacle à faire dégager. Nos sociétés individualistes sont-elles la source de ces comportements qui semblent se multiplier ?
Bagarre pour un écart sur la route, coup de poing pour un regard, insultes pour la moindre réflexion… les exemples ne manquent pas et il suffit de passer quelques heures dans les rues de nos villes pour constater ces incivilités. Et la police grand-ducale est là pour tenter de mettre un frein à cette fuite en avant. Mais, pour certains, l’uniforme représente aujourd’hui non pas la loi, mais simplement un symbole qui les empêche de faire ce qu’ils veulent. Et cette frustration idiote peu mener à l’ultraviolence. Comme à Trèves.