Deux ex-mariés ont marqué le week-end politique. Tandis que le CSV a (enfin) levé le voile sur les 60 candidats devant lui permettre de reconquérir le pouvoir au soir du 14 octobre, le LSAP a affiché un optimisme toujours aussi débordant pour se maintenir encore cinq ans de plus au gouvernement.
Ces deux partis historiques ont largement marqué l’histoire du pays après la Seconde Guerre mondiale. Un des deux a en effet toujours été associé à la majorité gouvernementale depuis 1947. Le DP, lui, a bien plus souvent été sur le banc de touche que sur les bancs de la majorité. Cela n’a pas empêché le parti libéral de marquer lui aussi l’histoire du Grand-Duché, surtout lors de la législature 1974-1979 lorsqu’il était allié au LSAP.
En fin de compte, le pays a connu des avancées majeures à chaque fois que le CSV a été mis hors jeu. Si ce constat ne doit pas remettre en cause les mérites du camp chrétien-social, il est une évidence que son règne long de plus de 30 ans entre 1979 et 2013 a freiné bien des choses.
À la sortie de la législature en cours, l’opposition de styles entre les trois partis est plus claire que jamais auparavant. Claude Wiseler et les siens continuent de miser sur le «calme» tout en essayant de se montrer plus progressistes que par le passé. La tête de liste du CSV a ainsi rappelé, samedi, la multitude de projets d’infrastructure qu’elle veut réaliser si elle devient Premier ministre. Mais Claude Wiseler ne dit toujours pas comment il compte financer ces routes et contournements. Jusqu’à présent, il se contente de fustiger le déficit accumulé par la majorité sortante, qui a pourtant entamé de nombreux chantiers.
Cet attentisme a amené hier Étienne Schneider à qualifier d’«erreur historique» le fait d’offrir une nouvelle fois le destin du pays à un CSV «somnolent». Le chef de file du LSAP reste convaincu que son parti est le seul garant d’une politique progressiste et équilibrée.
En fin de compte, il reviendra pourtant bien à l’électeur de choisir entre une majorité sortante bien plus pressée et un CSV bien plus posé. Sa décision sera cruciale vu le retard accumulé depuis la fin des années 70.
David Marques.