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Nuls en rédaction

De nouvelles manifestations en vue à la frontière ? Le gouvernement français a bien confirmé, mardi, que la très décriée convention fiscale franco-luxembourgeoise signée en 2018 sera bien appliquée cette année. Après un moratoire de quatre ans, les couples concernés, ceux dont un membre travaille au Luxembourg et l’autre en France, risquent de devoir payer une rallonge au fisc français. Certains vont faire la grimace. Pourtant, les deux gouvernements, lorsqu’ils avaient signé le document, avaient juré que personne ne serait lésé. C’était juste une adaptation pour éviter la fameuse double imposition. Peut-être que quelques ménages allaient payer quelques centaines d’euros supplémentaires. Mais pas plus. Promis.

Malheureusement, lors de la première mise en œuvre de la convention en 2020, les autorités françaises avaient dû vite faire marche arrière devant le nombre de frontaliers concernés par des hausses d’impôt bien plus fortes que prévu. Des remboursements avaient même eu lieu et un moratoire avait été décidé. Qui a fait l’erreur de calcul? Impossible à dire. L’espoir des frontaliers résidait dans ces moratoires successifs. Ils permettaient d’entrevoir la possibilité de modifier cette convention fiscale décidément bien mal ficelée. Cet espoir a été douché hier. Que ce soit au Luxembourg ou en France, personne n’a eu le temps de se rencontrer pour modifier le texte. Et voilà maintenant que certaines catégories de Français vont payer plus d’impôt. Encore un peu plus.

Il y a trois semaines, une manifestation était organisée juste devant Esch-Belval. Des membres du Comité de défense et d’initiative des frontaliers au Luxembourg (CDIFL) ont ralenti le flot des véhicules qui filaient vers le Luxembourg. Ils protestaient contre l’application de cette maudite convention. Aujourd’hui, y a-t-il une chance de voir ce document être modifié dans quelques années? Ne rêvons pas : la France n’a pas intérêt à perdre cet argent quand on regarde son déficit budgétaire. C’est un coup pour les frontaliers et le Grand-Duché. Certains regarderont à deux fois avant de venir exercer au Luxembourg, histoire de n’être pas imposés deux fois à cause de ce papier bien mal rédigé.