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Nouvelle routine

Des températures affolantes, des habitants complètement assommés par la chaleur, des grands centres climatisés ouverts pour rafraîchir les plus fragiles et tous les autres… l’ouest de l’Amérique du Nord est actuellement touché par un phénomène météorologique connu, mais dont l’intensité interroge (lire également en page 6). Imaginez juste un instant de devoir supporter des températures allant jusqu’à 49 degrés à l’ombre! Un Canadien expliquait hier soir à la télévision, avec un petit sourire, que la sensation était la même que de mettre la tête devant un four allumé et ouvert. Insupportable pendant quelques minutes. Alors pendant des jours… Pour couronner le tout, les prévisionnistes ont d’ores et déjà annoncé que le mercure dans le thermomètre ne baissera pas durant toute cette semaine dans cette partie du continent. C’est un véritable calvaire que vont devoir encore endurer des millions d’Américains et de Canadiens pris au piège sous ce dôme invisible. Déjà des dizaines de personnes ont succombé à cause de ce phénomène. Un bilan très provisoire.

Au Grand-Duché aussi, l’approche de l’été est dorénavant surveillée de près. Les autorités ont appris les leçons de la terrible canicule de 2003. À chaque saison estivale, ou presque, nous connaissons des périodes où les températures montent et montent encore, où les nuits sont tropicales, où les services de l’État ou des communes sont mobilisés pour venir en aide aux plus vulnérables. C’est presque devenu une habitude alors qu’avant cette terrible année 2003, peu de dispositifs étaient en place pour alerter et conseiller la population afin qu’elle supporte ce type d’épreuve. Cette nouvelle routine est finalement typique de ce XXIe siècle qui verra les moyennes des températures grimper année après année et l’intensité des phénomènes météorologiques (orages, pluies, et donc chaleur) devenir plus intenses.

Aujourd’hui, nous sommes tous invités à faire des efforts pour réduire nos émissions de CO2 pour que cette hausse de température soit limitée au niveau mondial. Mais le mal semble déjà fait. Nous nous adapterons, c’est certain. Mais que vont faire les autres pays moins organisés et moins bien dotés financièrement pour relever ce défi?

Laurent Duraisin