Notre-Dame pour l’éternité

Les images ont saisi d’effroi les téléspectateurs du monde entier, ne voulant pas croire l’indicible. Lundi soir, l’immense navire de pierre posé sur l’île de la Cité a tangué. Mais Notre-Dame de Paris n’a pas sombré, elle a survécu aux flammes. Hier, les Parisiens et les nombreux touristes ont découvert la cathédrale blessée, amputée de sa flèche, de son toit, de certains de ses vitraux. La dévastation à l’intérieur de l’édifice était encore seulement entraperçue grâce à quelques photographies. La progression à l’intérieur de l’édifice était encore lente mardi : trop dangereux pour les pompiers et les spécialistes de s’aventurer dans un édifice gravement abîmé par la tempête de flammes.

Ces images ont eu une résonance particulière au Grand-Duché, où la cathédrale a également subi les affres d’un incendie en 1985. À Metz aussi, le toit de la cathédrale avait été détruit par un incendie. Mais ici, pas de photos ou de vidéos pour témoigner du drame… Nous étions en 1877, et seuls quelques photomontages ou des dessins nous rappellent ce tragique évènement. Les deux monuments de la Grande Région ont depuis retrouvé leur magnificence. Ce sera aussi le cas de Notre-Dame de Paris, assurément, même si la tâche s’annonce ici immense.

Lundi soir, à Paris, alors que les braises rougeoyantes tombaient toujours dans la nef de la cathédrale, le temps du deuil semblait déjà passé et tout le monde n’avait qu’un seul mot à la bouche: «Nous allons reconstruire Notre-Dame.» Mardi soir, le président Emmanuel Macron a parlé de cinq ans de travaux. Un délai que l’on peut juger optimiste. Faisons en sorte que cette reconstruction se déroule rapidement.

En effet, la cathédrale Notre-Dame a été érigée entre les années 1163 et 1345 et, au Moyen Âge, la durée de ce chantier a même donné naissance à une expression que nous connaissons tous. Ainsi, les Parisiens, impatients comme toujours, disaient qu’il fallait «attendre 107 ans» pour voir enfin cette cathédrale terminée. Espérons que nous n’aurons pas à patienter autant de temps pour voir la belle cathédrale retrouver toute sa splendeur.

Laurent Duraisin