Les initiatives ne manquent pas. Mais ça n’avance toujours pas. Des plans stationnement, des travaux de nouvelles voies routières ou ferrées, des gares périphériques, des park and rides, en veux-tu, en voilà, un tram qui prend la tangente hors de la capitale, des nouvelles locomotives, des parkings financés même hors de nos frontières près des gares françaises par exemple, des applications, du covoiturage… et cette liste est loin d’être exhaustive.
Tout est fait pour tenter de permettre aux navetteurs vivant dans la Grande Région et au Grand-Duché de se rendre sur leur lieu de travail. Le ministère de la Mobilité s’échine depuis des années à défaire ce nœud gordien. Mais un périple en matinée sur les routes du pays reste une vraie aventure, même pour les vétérans ayant l’habitude de manger du bitume depuis des décennies.
Hier, il fallait environ une heure et demie, voire plus, pour accéder à la capitale depuis la frontière française. Évidemment, il y a les travaux de la troisième voie de l’A3 qui grignotent de la place et gênent la bonne circulation. Mais quelle épreuve !
Français, Luxembourgeois, Allemands prenaient leur mal en patience. Comme à chaque fois. Du stress, déjà, alors que la journée de travail n’avait pas commencé. Hier, dans les voitures prises au piège et parfois bloquées pendant d’interminables minutes, on pouvait remarquer certains automobilistes parler tout seul et gesticuler.
Non, ce n’était pas le signe clinique du début de la folie, juste des échanges téléphoniques grâce au kit mains-libres. Dans le huis clos des véhicules, on pouvait imaginer la longue litanie d’excuses débitée pour expliquer à son supérieur qu’on arrivera avec du retard, pour convaincre un de ses clients de reporter un rendez-vous, pour tenter de décaler une réunion. Travailler dans la capitale, ça se mérite. Et hier, c’était une journée normale : sans accident, sans grève des trains…
Et au milieu de ce bouchon dantesque, certains se sont remémoré les études annonçant que le nombre de frontaliers allait augmenter de 10 000 par an jusqu’à 2030 et que le pays comptera 565 000 salariés à cette date, dont 214 000 seront employés exclusivement sur le territoire de la capitale. Cela donne le vertige ou le mal des transports.