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Mauvaise pente

La crise liée au coronavirus a eu lieu il y a presque quatre ans maintenant. Pourtant, elle a changé durablement notre vision du monde du travail. L’enquête «Quality of Work Index» dévoilée hier par la Chambre des salariés montre l’ampleur de la tâche qui attend les entreprises pour remotiver un salariat parfois désabusé et qui a perdu certains de ses repères. Arrêtons-nous un instant sur les données concernant la satisfaction au travail, la motivation ou le bien-être. Depuis 2020, impossible de faire grimper à nouveau les courbes, avec un plus bas atteint l’année de la pandémie. Ça cogite apparemment toujours autant dans les têtes, alors que les périodes de confinement sont loin derrière nous. Impossible, semble-t-il, de ranimer la flamme. Le choc de l’évènement nous a mis face à nos vies, nos ambitions professionnelles, mais doit-on vraiment tout mettre sur le dos de cette maudite pandémie ?

Car quand on regarde de plus près les graphiques, les courbes liées à la satisfaction au travail, à la motivation ou au bien-être baissaient déjà bien avant l’arrivée de ce fâcheux covid ! La dégringolade semble commencer dès 2017 avec un plus bas donc en 2020, année fatidique. Depuis, les courbes paraissent atones et ne veulent pas redresser la tête. Le mal paraît donc être un peu plus profond qu’une simple prise de conscience qui a eu lieu un matin d’avril 2020 derrière notre fenêtre lorsqu’on contemplait les rues désertes. Ces fameuses courbes concernant l’épanouissement au travail auraient-elles arrêté de dégringoler ou seraient-elles remontées sans le covid? Pas sûr. Cette enquête interroge sur les leviers disponibles pour permettre au travail des salariés de retrouver une certaine attractivité, redonnant un plaisir qui semble disparaître au fil des ans. Et si c’était le monde du travail qui avait changé et pas les salariés ? Le précédent gouvernement avait effleuré la problématique du doigt. Le nouveau va devoir s’atteler à la tâche. Le pays a déjà du mal à attirer les profils qui doivent accompagner le développement du Grand-Duché. Alors si ceux qui sont déjà là frisent la dépression, l’avenir est bien sombre.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Avec un gouvernement orienté « croissance à tout prix », qui refuse de faire du télétravail une norme en insultant les salariés surchargés du travail de « fait-néants » auxquels il suffirait juste de bien couper les aides sociales et maintenir les salaires au plus bas et les prix de logements au plus haut pour les rediscipliner, j’ai de gros doutes que les 5 années à venir vont améliorer cette tendance.