Mégot balancé sur le trottoir. Crotte de chien non ramassée. Canette jetée par terre. Ces gestes sont quotidiens. Encore et toujours, doit-on déplorer. Mais, pour une frange de personnes, il semble plus simple de polluer les rues que de chercher une poubelle, souvent éloignée de quelques mètres à peine. Toujours trop pour certains, qui se disent qu’il y a bien quelqu’un d’autre qui va s’occuper de leur crasse. Ou pire, qui n’ont aucun respect pour leur environnement.
Au bout de tractations qui auront duré près de 15 ans, le Luxembourg dispose enfin d’un moyen supplémentaire pour lutter contre ce fléau. Depuis le 1er janvier, les agents municipaux, communément appelés Pecherten, sont dotés de nouveaux pouvoirs. Ils peuvent désormais sanctionner sur-le-champ celui ou celle qui jette délibérément des déchets par terre, vandalise du mobilier public ou effectue des travaux bruyants en dehors des heures autorisées.
Incivilités : la «fin de l’impunité» attendra
Il ne s’agit «que» d’incivilités, voire d’actes de petite délinquance. Mais, en fin de compte, ces agissements gênent la vie en commun. Le ministère de l’Intérieur vise clairement la «fin de l’impunité» en passant par des sanctions administratives, moins lourdes que les amendes pénales distribuées jusqu’à présent.
Le fait que les agents municipaux doivent encore ronger leur frein en raison d’adaptations réglementaires à effectuer par les communes est un brin malheureux. Sur un plan plus positif, retenons que la nouvelle loi-cadre étend le champ d’action des Pecherten. Se disant conscient que le «renforcement de l’ordre public ne passe pas seulement par la répression», le ministère de l’Intérieur a décidé d’inviter les communes à s’appuyer sur les agents municipaux pour offrir un service de proximité au citoyen, tout en réalisant un travail de prévention.
L’inspiration a été livrée par les gardiens de la paix en Belgique, qui, grâce à une présence renforcée sur le terrain, auraient réussi à nouer des liens plus étroits avec les citoyens, améliorant ainsi le sentiment de sécurité.
Qu’adviendra-t-il au Luxembourg ? En attendant, il est triste de constater que l’État est sans cesse obligé de taper sur les doigts de citoyens en grave manque de civilité.