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Luxleaks fait des vagues

L’affaire LuxLeaks n’a pas fini de faire des vagues. Les lanceurs d’alerte sont dans la tourmente. Encensés par le public, ils font souvent face à des poursuites judiciaires. C’est ce qui arrive à Antoine Deltour, qui a aidé les journalistes en sortant des informations ultrasensibles de son ancien employeur, le cabinet d’audit PWC. Sans informateurs, le métier de journaliste se réduirait comme peau de chagrin. Il consisterait à remettre en forme des communiqués de presse des gouvernements et des entreprises privées, qui caressent les journalistes dociles dans le sens du poil, dès lors qu’ils écrivent ce qu’ils ont envie de voir publier.

Mais où s’arrête le secret professionnel et où commence l’information publique? Dans la mesure où les employeurs d’Antoine Deltour étaient en conformité avec la loi luxembourgeoise, difficile à dire. Pourtant, les arrangements proposés aux entreprises pour qu’elles se livrent à une évasion fiscale à grande échelle – oups, pardon, à une optimisation fiscale – sont loin de faire l’unanimité. Mais il s’agit ici de morale, pas de droit. N’empêche que le scandale a fait de l’ombre au pays et que les règles du jeu évoluent, peut-être grâce à ce scandale. Ou on aimerait. En attendant, Antoine Deltour n’en a pas fini avec la justice. Qu’importe que les informations qu’il a divulguées aient présenté une importance mondiale, la justice s’occupe avant tout d’un employé qui a tout simplement volé des données qu’il n’était pas censé communiquer à l’extérieur.

Certes. Mais Antoine Deltour a quand même reçu le prix du «citoyen européen», décerné par l’ancienne juge Eva Joly, vice-présidente du Parlement européen, hier après-midi à Paris. Un pied de nez à la justice luxembourgeoise, que toute cette publicité doit bien embarrasser. Difficile en effet de comprendre comment une personne peut être récompensée par l’Europe quand elle est en même temps poursuivie par l’un de ses membres fondateurs. Les lanceurs d’alerte vont se multiplier dans le futur, il serait peut-être temps que la justice choisisse le bon camp.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Madame Audrey Somnard;
    D’après, le sujets de l’article révéler a cette histoire fameuse, effectivement la justice a bien choisi le bon camp, de faite quelle souligne la personne ‘Antoine Deltour’ d’un coter, est la, le prix du «citoyen européen récompensé en juin, et de l’autre coter, si la loi Unanimité qui a empêché le scandale, si toujours le pouvoir qui garderais la voix pour elle…mesure de vigueur, sachiez vous les media, le chef a toujours raison, que pense les media !!!!!!Merci beaucoup.