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L’imbroglio nucléaire

Consternés. Les députés luxembourgeois, toutes couleurs confondues, ont condamné, mercredi, la décision du Parlement européen d’accorder un label vert au nucléaire et au gaz. Les mots publiés, jeudi, dans nos colonnes sont durs. En fin de compte, les six eurodéputés luxembourgeois, aussi les plus indécis, ont tous voté contre la proposition de la Commission européenne de classer comme «durables» les investissements dans ces deux secteurs, à l’opposé des exigences du primordial virage énergétique.

Contrairement à bon nombre de ses collègues conservateurs, Christophe Hansen (PPE-CSV) a bien mis son veto au texte. Il évoque une «journée noire pour nos objectifs climatiques». Au Luxembourg, le camp chrétien-social, emmené par Claude Wiseler, se dit attristé par le vote à Strasbourg. «Nos votes étaient clairs, on était pour l’objection et je suis triste que ce soit passé tout de même, car on est d’avis que ni le nucléaire ni le gaz ne peuvent être classés comme énergies durables», clame ainsi le président du CSV. Il ajoute à juste titre que le label vert n’est pas défendable «d’un point de vue économique, mais aussi stratégique».

Le hic est que le positionnement du CSV sur le nucléaire est très flou. Fin juin, il a été révélé que le parti avait décidé de se retirer du Comité d’action national contre le nucléaire. Momentanément, s’est empressé de préciser Claude Wiseler. Son argument qu’en cette période de pénurie énergétique, il faut considérer à allonger la durée de vie des réacteurs, ne correspond pas à la consternation exprimée mercredi. Souligner que le CSV ne remet pas en question son opposition au nucléaire et la promotion des énergies renouvelables ne permet en rien de clarifier une position contradictoire. Même l’action en justice envisagée par le gouvernement n’est pas soutenue par Claude Wiseler, Christophe Hansen ou Laurent Mosar, en dépit de l’affirmation de leur parti de ne pas juger le nucléaire durable. 

Le nucléaire n’est ni une solution à court terme ni une source d’énergie durable. Des experts allemands ont, de plus, précisé, jeudi, que le nucléaire ne peut remplacer qu’un pourcent de l’équivalent en gaz. Pourquoi donc s’entêter?

Un commentaire

  1. Si l’objectif le plus urgent pour la planète est de réduire nos émission de CO2, alors le nucléaire est un bien meilleur candidat que le gaz, qu’il soit naturel ou dit « bio ». Selon les experts allemands mentionnés ci-dessus, le nucléaire ne peut remplacer qu’1% de l’équivalent gaz. Faut-il comprendre que l’éolien et le PV pourront de substituer aux 99% restants ? Pendant 25% du temps restant peut-être, mais le reste du temps ? Le gaz bio produit par des fermes de milliers de vaches qu’il faudra nourrir et que l’on gavera pour produire un maximum de bouses ?
    Venant d’un pays qui maintient un parc de production électrique (gaz, lignite et charbon) équivalent au parc renouvelable installé pour pallier les indisponibilités récurrentes de celui-ci et qui, de surcroît continue d’acheter du gaz russe à tour de bras, excusez mon scepticisme vis-à-vis de cette expertise qui me semble plus dogmatique que pragmatique.
    Si on veut réellement progresser, il serait grand temps de sortir des dogmes qui font la mode et dont le fondement scientifique laisse souvent à désirer.

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