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L’Histoire se répète

Les comptes rendus publiés par la Chambre des députés dans le cadre du 75e anniversaire de l’OTAN permettent de se replonger dans un Luxembourg marqué par les deux guerres mondiales. Aussi bien en 1914 qu’en 1940, les Allemands ont envahi leur petit voisin. Ces épisodes atroces ne sont pas sans rappeler ce que subit l’Ukraine depuis le 20 février 2022. L’agression russe est, toute proportion gardée, assez similaire, ce que le Premier ministre, Luc Frieden, et son prédécesseur Xavier Bettel n’ont cessé de mettre en avant. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui cité, le 2 juin 2021, devant la Chambre, la devise nationale du Grand-Duché : «Nous voulons rester ce que nous sommes». À savoir un pays libre et indépendant, qui ne doit pas vivre sous la menace d’un voisin surpuissant.

Le 31 avril 1949, des phrases marquantes ont été formulées devant une Chambre appelée à ratifier le traité de l’Alliance atlantique. Les élus du Parti communiste ont clamé haut et fort que l’unique but de l’OTAN, bâtie comme alliance de défense, était de mettre à genoux la Russie. Une Russie présentée comme un pays qui «n’est plus un agresseur» et qui «n’attaque pas délibérément un autre pays». Vladimir Poutine a proclamé la même chose avant d’agresser l’Ukraine. Désormais, il «promet» le même sort aux pays européens.

«Pour garder nos libertés, pour nous garantir contre toute attaque pouvant porter atteinte à notre intégrité territoriale ou à notre indépendance politique, nous devons être prêts à assumer les obligations qui résultent de la participation à un système de défense collective susceptible de faire entrevoir (…) à tout agresseur éventuel le prix qu’il devrait payer pour son agression», annonçait fin avril 1949 le ministre Joseph Bech. Ce discours n’a pas pris une ride. Malheureusement, serait-on tenté d’écrire. Mais c’est cette assurance qui a amené la Suède et la Finlande – pays historiquement neutres – à intégrer l’OTAN. À la sortie des guerres mondiales, le Grand-Duché a lui aussi abandonné son statut de «neutralité perpétuelle». Aujourd’hui, l’Ukraine, mais aussi la Géorgie et la Moldavie veulent à leur tour se réfugier sous le même bouclier de protection. Notamment pour éviter que l’Histoire ne se répète encore.

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