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L’hésitation de Dieschbourg

Elle a fini par sortir de son silence. Mise à mal dans l’affaire Traversini, Carole Dieschbourg est passée à l’offensive. La ministre de l’Environnement a voulu jouer lundi la carte de la transparence en publiant toute une série de documents. L’objectif était de retracer la chronologie du dossier Traversini mais aussi de démontrer quelle base légale a servi pour accorder a posteriori l’autorisation de rénover la fameuse cabane de jardin, située en zone verte.

Carole Dieschbourg s’est dite lundi «très déçue» du non-respect de la loi par l’ex-bourgmestre de Differdange. Elle voit non seulement la crédibilité de son parti mise en danger, mais aussi celle de ses services, qui depuis 2015 ont tout mis en œuvre pour rendre les procédures d’autorisation plus transparentes et plus rapides. Malgré les explications livrées lundi, la ministre reste confrontée à une belle pagaille.

Jusqu’à présent, aucun élément ne permet toutefois de prouver un quelconque traitement de faveur dans le dossier Traversini. Un haut responsable de l’administration de la Nature et des Forêts a réfuté lundi de manière décidée toute tentative d’influence politique. Carole Dieschbourg s’est par contre montrée plus hésitante à la question de savoir si elle avait personnellement évoqué le dossier avec son collègue de parti. «À ma connaissance…», a-t-elle commencé à répondre, avant de placer, plusieurs pirouettes plus tard, un «non» timide.

Cet élément ne sera certainement pas le seul qu’aura à épingler cet après-midi l’opposition parlementaire, qui attend la ministre de l’Environnement de pied ferme. Face aux députés, Carole Diesch-bourg sera confrontée à l’avis juridique qui viendrait confirmer les soupçons de favoritisme. À ce stade, rien ne justifie toutefois de demander la démission de la ministre.

Oui, la loi pourrait avoir été interprétée de manière trop large. La ministre est prête à l’admettre. Mais avant de pouvoir rectifier le tir, il lui faudra convaincre les députés qu’elle ne se cache pas uniquement derrière la justice pour nier avoir commis une faute.

David Marques