Elle a dit oui. Même s’il faudra attendre le congrès du mois de mars, il n’existe plus de doute sur le fait que Paulette Lenert va mener le LSAP en tant que tête de liste pour les législatives du 8 octobre. L’annonce a été effectuée, vendredi soir, lors du pot de nouvel an. Le Parti socialiste est donc le premier à mettre ses pions en avant, même si Xavier Bettel est tout aussi incontournable au DP que Paulette Lenert ne l’est au LSAP.
Il semble que les socialistes aient décidé de mener une campagne orchestrée de A à Z. Ce n’est certainement pas un hasard si les électeurs potentiels ont retrouvé, le jour de la grande annonce, dans leur boîte aux lettres une publication du LSAP, baptisée Pluspunkt (ou «Bon point»), avec une Paulette Lenert souriante en première page. «Zesummen no vir!», ou «Aller ensemble de l’avant» sera le slogan électoral. À côté de la photo de Paulette Lenert, la devise est déclinée en «Optimistesch no vir!», à traduire par «En avant avec optimisme!». Le mot d’ordre : «Il est temps pour une démocratie sociale forte», «afin qu’en ces temps incertains, personne ne soit abandonné (…) et que la justice sociale ne soit pas seulement défendue, mais élargie (…)». Des extraits du futur programme électoral sont également annoncés : un système de santé qui «mettra l’accent sur la prévention et une prise en charge rapide», l’égalité à travers l’école grâce à une «révision des programmes scolaires» et une «adaptation de l’enseignement des langues à la réalité», ou encore une politique fiscale qui «rend l’imposition individuelle possible et soulage considérablement les salaires mensuels jusqu’à 11 600 euros».
Le LSAP ne cache plus son ambition de prendre la tête du prochain gouvernement. Pour y parvenir, il mise sur ses valeurs fondamentales. Le grand défi de Paulette Lenert sera de mettre les points sur les i pour que la vague sur laquelle elle et son parti surfent actuellement se concrétise par un bon score. Elle devra se positionner sur des dossiers sensibles et tenir tête aux concurrents politiques, sans quoi sa popularité, gagnée lors de la crise sanitaire, ne servira pas à grand-chose. Le fait que le système politique luxembourgeois repose plus sur des têtes que sur le contenu ne change rien à ce constat.