On ne le changera plus. Depuis près de 40 ans, Michel Wolter (CSV) fait partie intégrante du paysage politique luxembourgeois. L’ancien ministre a été élu lors des huit dernières élections législatives. Ses collègues de parti n’hésitent pas à le qualifier d’électron libre. Aujourd’hui, il est le plus ancien député en rang, ce qui lui a permis de présider la séance constituante de la nouvelle Chambre. Et, une nouvelle fois, il a fait une sortie remarquée en ne manquant pas de lancer plusieurs piques à la majorité tricolore sortante, formée depuis 2013 par le DP, le LSAP et déi gréng.
Lors de son discours inaugural, Michel Wolter a ainsi énuméré tous les défauts du travail législatif et parlementaire de ces dernières années. Projets de loi bâclés, manque de temps pour analyser les textes en détail, omission de prendre en considération les avis des chambres professionnelles, manque de respect envers l’opposition, avec un président de la Chambre qui se serait montré trop partial.
Bien entendu, l’élu chevronné n’a pas visé directement les ministres et députés de la majorité sortante, mais entre les lignes, le message semblait bien clair. Au passage, il a aussi blâmé les autres partis de l’opposition qui auraient introduit un nombre démesuré de questions parlementaires, qui auraient manqué de qualité.
Son parti, le CSV, semble avoir été largement épargné par le président par intérim de la Chambre, qui s’est remémoré les années 80, où députés, ministres et hauts fonctionnaires se donnaient encore le temps nécessaire pour analyser dans les moindres subtilités les textes de loi. Le «travail bien fait» ne serait plus forcément de mise de nos jours.
Michel Wolter reconnaît que le nombre de projets législatifs s’est multiplié au fil du temps. La tâche serait devenue encore plus difficile dans un monde qui ne cesse de tourner plus rapidement. Sans oublier les crises et guerres qui marquent ce début de décennie.
À quoi va donc ressembler le travail de la Chambre dans les cinq années à venir, a priori sous la présidence d’un député du CSV (Michel Wolter en personne ?). En tout cas, le respect mutuel devra prévaloir, notamment afin de permettre aux députés d’exercer les pouvoirs renforcés que leur confère la nouvelle Constitution.
Un «Je le jure» prononcé par 46 élus
Bravo, à Monsieur Wolter pour son analyse parfaite.