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Les dés sont jetés

Même si le Premier ministre, Xavier Bettel, a répété vendredi vouloir formellement attendre lundi avant de prendre la décision finale, le reconfinement partiel du Luxembourg est inévitable. La fine marge sur laquelle s’est reposé ces dernières semaines le gouvernement s’amenuise. Les patients Covid+ occupent près de la moitié de la capacité des lits en soins intensifs. La moyenne des nouvelles infections reste largement au-dessus de la barre des 500, limite fixée par la ministre de la Santé, Paulette Lenert, pour échapper au reconfinement.

Les chercheurs de la taskforce Covid-19 et du LIST viennent confirmer le besoin d’agir. La tendance au niveau des nouvelles infections est légèrement à la baisse, disent les premiers. Selon la plus récente projection, publiée vendredi, la barre des 500 cas journaliers ne serait toutefois atteinte que début décembre, tandis que le cap des 200 est annoncé pour Noël. L’analyse des eaux usées, également publiée vendredi, démontre que le virus est toujours très répandu à travers le pays. Sur les deux dernières semaines, la baisse est qualifiée de très faible.

Sur le plan transfrontalier, le Grand-Duché présente de loin le taux d’incidence le plus élevé. Vendredi, le pays comptait 649 cas positifs pour 100 000 habitants. Suivent la France avec 282 cas, la Belgique avec 260 cas et l’Allemagne avec 155 cas pour 100 000 habitants. Nos voisins d’outre-Moselle ont cependant enregistré vendredi un nouveau pic de nouvelles infections (23 648 cas), en dépit du confinement partiel instauré depuis début novembre. Les restrictions sont très semblables à celles que le Luxembourg compte mettre en place. En France et en Belgique, seul un confinement plus strict a permis de faire baisser les hospitalisations et les nouvelles infections. Rien n’est cependant encore gagné.

Se pose la question suivante : est-ce que le gouvernement a attendu trop longtemps pour sévir? La situation dans les hôpitaux a longtemps semblé suffisamment stable pour éviter de «sortir le marteau», comme le décrit le Premier ministre. Les exemples de nos voisins démontrent toutefois qu’il faut compter au moins trois semaines avant de voir un premier effet réel du reconfinement. Il n’y a plus de temps à perdre.

David Marques