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Lenert mise à l’épreuve

Très longtemps louée pour sa gestion posée de la pandémie, Paulette Lenert se voit, aujourd’hui, confrontée à un nouveau chapitre de son parcours politique. Un parcours, qui rappelons-le, n’a débuté qu’en décembre 2018. L’ancienne juge, déjà membre du LSAP, a été nommée par son parti pour intégrer le gouvernement alors qu’elle ne s’était pas présentée aux élections législatives. Elle fait donc partie de ces technocrates qui sont de plus en plus souvent choisis pour prendre en main des portefeuilles ministériels.

Paulette Lenert avait hérité quelques semaines à peine avant le début de la pandémie du ministère de la Santé délaissé par Étienne Schneider. Sa popularité est montée en flèche. La novice en politique est même parvenue à détrôner son collègue socialiste Jean Asselborn comme politicien préféré des Luxembourgeois. Paulette Lenert a également doublé le Premier ministre libéral, Xavier Bettel, un autre champion des sondages.

Très tôt, le LSAP a misé sur sa nouvelle «star» pour permettre au parti de remporter les prochaines élections en octobre 2023. Bon nombre de militants voient déjà Paulette Lenert devenir la toute première Première ministre du Luxembourg. Aujourd’hui, la ministre se trouve néanmoins face à un tournant. Si elle a réussi à sortir à peu près indemne, au printemps 2021, de la polémique sur la multiplication des décès liés au covid dans les maisons de soins et de retraite, le vent est en train de tourner avec les épineux dossiers que sont la fermeture provisoire de la maternité d’Ettelbruck et le bras de fer engagé autour de la mise en service d’une IRM dans un cabinet privé à Grevenmacher.

Le CSV, en tant que principal parti d’opposition, mais aussi les lobbyistes de l’AMMD tirent à boulets rouges sur la ministre. Les reproches formulés à l’égard de Paulette Lenert sont lourds. Elle peine actuellement à contre-attaquer. Mise à l’épreuve, Paulette Lenert devra toutefois éteindre les incendies en cours. Toute tergiversation va affaiblir sa position en vue du prochain scrutin. En attendant, il faut néanmoins ne pas perdre de vue le bien des patients. Car, au moins sur ce point, la ministre incriminée a entièrement raison : les tractations politiques engagées actuellement font que le patient est pris en otage.

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