La course à l’énergie est lancée depuis un an maintenant. Depuis que notre dépendance aux énergies fossiles venant de pays peu recommandables nous a sauté aux yeux. Cette course a été un sprint au début. Il a fallu demander à la population d’économiser drastiquement le gaz, de s’accommoder de prix à la pompe parfois surréalistes le temps que la tempête passe. Au fil des mois, le gaz russe est devenu de moins en moins abondant et les prix du pétrole ont enfin arrêté de jouer au yoyo mais sont restés très élevés. Il a fallu innover et vite. Des terminaux de gaz naturel liquéfié ont poussé comme par enchantement dans de nombreux ports européens pour pallier la fin des livraisons venues de l’est de l’Europe.
Il a fallu réfléchir à une indépendance énergétique européenne que tout le monde appelait de ses vœux, mais que personne ne semblait vouloir concrétiser. Trop cher, trop de pays à mettre d’accord, bref un véritable tour de force. Pourtant, les pays de l’Union européenne sont en train de mettre en place cette nouvelle stratégie après le choc de la guerre. Et personne ne trouve rien à redire. Ou si : il faut aller vite, encore plus vite.
Et voici les efforts pour investir dans les énergies vertes décuplés. Sommes-nous véritablement entrés bien malgré nous dans le XXIe siècle? Sommes-nous prêts à entamer une nouvelle révolution industrielle, gommant peu à peu l’usage du charbon, du gaz et du pétrole dans notre vie de tous les jours ? Le chemin est encore très long et les tentations anciennes toujours bien présentes.
En France, le maire de Cattenom espère voir pousser sur son territoire deux réacteurs nucléaires EPR. Comme si le voisinage des quatre immenses cheminées de la centrale ne suffisait pas pour le Grand-Duché. Comme si le futur d’une énergie responsable passait par ce nucléaire qui inquiète depuis le milieu du XXe siècle. Oui, le chemin va être encore long pour que nous trouvions la formule vertueuse qui permettra à la fois d’éviter d’alimenter le réchauffement climatique, de réduire la pollution atmosphérique et… de ne pas connaître une catastrophe en cas d’accident sur un site de production énergétique.