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Dispute de couple : «Il a voulu nous écraser»


Deux versions s’opposent, mais, au final, les parties se sont réconciliées. (Photo : archives lq)

Tout est bien qui finit bien : Antonio et sa compagne se sont mariés. Mais le jour des faits, le prévenu aurait pourtant tenté de l’écraser avec sa voiture, selon des témoins qui ont assisté à la scène.

Antonio a percuté la voiture de son ancienne compagne et est accusé d’avoir tenté de l’écraser au passage. «Je lui ai demandé pardon et j’ai remboursé les dégâts», a expliqué le prévenu à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, hier. «Nous sommes mariés depuis. Elle a écrit une lettre au parquet pour retirer sa plainte.»

Le 14 mars 2020, vers minuit, la jeune femme et son compagnon de l’époque sont en voiture quand ils remarquent qu’ils sont suivis par Antonio. «Il nous a dépassés et s’est arrêté sur la route juste devant nous», raconte le compagnon de l’époque. «Il est descendu de voiture et a essayé d’ouvrir la portière de la voiture du côté où elle était assise en l’insultant.» Le témoin dit être sorti à son tour de la voiture pour «calmer le jeu» et avoir esquivé les coups portés par Antonio avant que celui-ci ne remonte en voiture, ne fasse demi-tour et ne fonce sur la voiture de son alors future épouse. «Il a failli m’écraser», a précisé le témoin.

Dans la manœuvre, il a griffé toute l’aile droite de la voiture de la jeune femme et manqué de renverser une voisine. «J’étais sortie chercher des cigarettes oubliées dans ma voiture quand j’ai vu deux hommes qui se battaient près de voitures», a-t-elle témoigné. «C’était comme dans les films. La voiture est montée sur le trottoir. J’ai dû sauter sur le capot d’une voiture en stationnement pour esquiver la voiture d’Antonio qui fonçait dans la direction de la jeune femme.» Plus de peur que de mal pour le couple et les témoins. Antonio aurait quitté les lieux juste après avec le pare-brise brisé.

«Je trouve cela injuste»

L’explosion du pare-brise en des milliers de petits morceaux lui aurait fait perdre le contrôle de sa voiture, a assuré le prévenu, qui jure ne pas avoir foncé intentionnellement sur la voiture de sa désormais épouse ni sur l’ancien couple. Il ne les aurait pas non plus insultés ou frappés. «C’est lui qui est venu m’agresser, je ne l’ai pas touché», a juré le prévenu à la barre. «Il m’a suivi jusqu’à ma voiture et il a brisé le pare-brise avec une pierre ou avec son poing.»

«Pourquoi avoir bloqué la route au couple alors?», l’a interrogé le président de la chambre correctionnelle. «Nous avons vécu ensemble pendant douze ans avant de nous séparer. J’entreposais des machines prêtées par mon patron chez elle parce que je n’avais pas la place chez moi. Ce jour-là, je lui avais demandé de les récupérer», explique le prévenu. Un rendez-vous avait été pris dans l’après-midi que la jeune femme n’aurait cessé de repousser. Antonio aurait finalement décidé de se rendre chez la jeune femme. «Je lui ai téléphoné, mais j’avais l’impression qu’elle se moquait de moi.»

12 mois de prison requis

La jalousie ou une déception amoureuse ne seraient donc en aucun cas à l’origine de cet incident qui risque de lui coûter sa voiture et quelques mois de sa vie. L’affaire est spéciale. La victime présumée n’a pas souhaité témoigner et, selon les juges, son ancien petit ami aurait changé sa version des faits depuis sa déposition à la police juste après les faits. À l’époque, il aurait affirmé avoir reçu des coups de la part d’Antonio. «Les trois autres témoins des faits affirment que le prévenu aurait bien frappé le couple», note le représentant du parquet qui a estimé que les faits étaient donnés.

Il a retenu comme circonstance aggravante le fait qu’il s’agissait de son ancienne compagne et a requis une peine de 12 mois de prison à son encontre ainsi qu’une amende appropriée et la confiscation de la voiture utilisée pour commettre les faits. Étant donné le casier judiciaire vierge du prévenu, le parquetier ne s’est pas opposé à un sursis. «Je trouve cela injuste», a conclu le prévenu.

Le prononcé est fixé au 23 mars prochain.

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