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L’effet Bettel est de retour

Xavier Bettel, Premier ministre depuis fin 2013, avait déjà regagné du crédit lors des élections législatives d’octobre 2018. Sa popularité a aussi contribué à garder au pouvoir la coalition tricolore. L’homme fort du DP aime aussi raconter que désormais les gens ne le fuient plus dans la rue, comme cela a été le cas après les législatives de 2013.

Le fait que libéraux, socialistes et verts avaient «osé» chasser le CSV et Jean-Claude Juncker du pouvoir avait lourdement pesé sur les élections européennes de 2014. À l’époque, le vote de protestation en faveur du CSV était indéniable. Les chrétiens-sociaux de Viviane Reding avaient décroché 37,5 % des voix. Il est vrai qu’il n’est pas évident et pas forcément logique de comparer les résultats des élections nationales et européennes.

Le résultat qui est sorti des urnes dimanche laissera toutefois des traces. Les 16,5 (!) points perdus par le CSV avec sa jeune et inédite liste ne pourront pas rester sans conséquence. Certes, le parti du nouveau président Frank Engel a réussi à sauver deux de ses trois sièges à Strasbourg, mais la débâcle enregistrée lors de ce scrutin européen ne laisse augurer rien de bon pour le renouveau qui doit permettre au CSV de revenir en 2023 au gouvernement, après dix ans d’une longue et dure cure d’opposition.

L’effet Juncker, candidat en 2014 pour la présidence de la Commission européenne, a cédé cette année la place au grand retour de l’effet Bettel. Avec Charles Goerens, doyen des eurodéputés, le Premier ministre sort gagnant de ces européennes avec désormais deux sièges. Le score de 21,4% n’est pas écrasant, mais en tenant compte des voix raflées par l’ADR (10 %) ou les pirates (7 %), ce résultat est honorable.

Déi Gréng parviennent même sans décrocher un second siège à renforcer leur position au gouvernement. Sauveurs de la coalition il y a six mois, les verts pourront creuser encore l’écart avec le LSAP, qui malgré le sauvetage de son siège européen, continue à enchaîner les déconvenues. La mission de Frank Engel (CSV) et de Franz Fayot (LSAP) à la tête de leur parti respectif ne s’annonce pas aisée.

David Marques