L’année politique est sur le point de s’achever. Il reviendra lundi au vice-Premier ministre, Étienne Schneider, de dévoiler enfin son plan de sortie. Il s’agira du point d’orgue de douze premiers mois du gouvernement Bettel II, qui ont ressemblé à une cacophonie.
Des facteurs extérieurs et même tragiques, comme l’accident cardiaque de Félix Braz, ont contribué à une année compliquée pour la coalition, reconduite dans la douleur à l’issue des élections législatives d’octobre 2018. Mais le gouvernement s’est aussi miné lui-même. La gestion hasardeuse du dossier des fichiers et banques de données gérés par la police et la justice est ainsi venu affaiblir la majorité. L’affaire Traversini, qui a fait chuter le député-maire de Differdange, a constitué un autre point noir. La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a failli couler avec son collègue de parti.
Le drame ayant concerné Félix Braz, l’éclatement de l’affaire des fichiers dits secrets et les tergiversations autour d’une cabane de jardin ont comme point commun le parti déi gréng. Grand vainqueur des législatives, le camp écolo a vécu une année assez catastrophique. Mais en fin de compte, les Verts semblent pouvoir sortir renforcés de leurs déboires. Le dernier sondage Wort/RTL les crédite d’un bon score. Les faiblesses du plan climat pourraient cependant venir inverser la tendance.
Déi gréng n’ont cependant pas été les seules à tergiverser. Avec le cas Étienne Schneider et l’affaire Cahen, accusée d’un conflit d’intérêts, LSAP et DP n’ont également pas toujours brillé.
L’opposition n’en a pas demandé autant pour exercer une pression continue sur le gouvernement. Le ton à la Chambre a clairement changé en cette année 2019. Cela vaut plus particulièrement pour le CSV. Sur la forme, certaines bornes ont été dépassées. Mais sur le fond, le camp chrétien-social a souvent vu juste.
À quoi va ressembler l’année 2020 ? Il faut espérer le retour à un plus de sérénité. Avec le changement climatique et la lutte contre les inégalités sociales, les chantiers nécessitant un camp politique uni ne manquent pas.
David Marques