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Le retour au calme

Le virage répressif prôné par le gouvernement CSV-DP a failli lui coûter cher. Il suffit de se remémorer le dispositif antimendicité déployé début janvier à Luxembourg qui, au vu de son lot d’insécurités juridiques et de dérapages, avait mis à rude épreuve le principe de la séparation des pouvoirs. La mobilisation des agents spécialisés de la police judiciaire pour faire la «chasse» aux mendiants avait notamment provoqué l’ire de la procureure générale d’État, Martine Solovieff, venue attaquer de front le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden. Le syndicat de la police émettait aussi d’importants doutes. Sans oublier que plusieurs communes se sont senties lésées, car des agents ont été retirés des commissariats locaux et régionaux pour compléter le dispositif dans la capitale.

Aujourd’hui, la situation conflictuelle s’est nettement apaisée. Malgré les importants doutes autour de cette initiative, les premières unités de police locale patrouillent depuis début juillet à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette. Le nombre encore très réduit d’agents mobilisés pour cette phase test semble déjà convaincre. «Nous, on reçoit vraiment un feedback positif. Il y a des citoyens qui nous disent : « On vous voit, on peut vous parler directement, vous êtes présents dans l’espace public ». Il y a aussi beaucoup de commerçants qui apprécient cette initiative», affirme le directeur général de la police, Pascal Peters, dans l’«Interview du lundi» qu’il nous a accordée.

Plus globalement, le sentiment (toujours subjectif) de sécurité semble s’améliorer. Se pose dès lors la question de savoir pourquoi la police a perdu sa proximité avec les citoyens. La réponse est certainement liée au manque d’effectifs qui s’est accentué au fil des années. Le gouvernement précédent n’a pas eu tort de reprocher aux majorités précédentes d’avoir omis de recruter davantage d’agents. La machine lancée par l’ancien ministre Henri Kox commence à porter ses fruits. Il est cependant bien trop tôt pour crier victoire. Au moins, le chef de la police se dit satisfait de sa relation avec le gouvernement : «Notre gouvernement est très à l’écoute de nos besoins». La bonne entente devra perdurer pour relever les défis à venir.

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