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Le LSAP fait peur

Il ne manque plus que le LSAP pour clôturer, ce vendredi, le bal des pots de nouvel an des principaux partis du pays. Il est attendu au tournant. Tout le monde attend, en effet, que Paulette Lenert annonce qu’elle sera tête de liste des socialistes pour les législatives du 8 octobre. Sachant que le rendez-vous est fixé à Schengen, non loin du lieu de résidence de la vice-Première ministre, les dés semblent jetés.

Dès lors, il apparaît que les concurrents ont clairement identifié le LSAP comme l’adversaire le plus coriace dans la course au pouvoir. Hier soir, déi gréng et leur cheffe de fraction, Josée Lorsché, sont entrés dans la danse. Les principaux dossiers où ils comptent encore faire pression sont tous aux mains de ministres socialistes : la loi agraire et la stratégie d’investissement du fonds de pension gérées par Claude Haagen, et le virage ambulatoire engagé par… Paulette Lenert.

Dès le début de l’année, le DP du Premier ministre, Xavier Bettel, avait lancé une attaque frontale contre le camp socialiste et sa proposition de réduire le temps de travail. Dans un premier temps, c’est le ministre de tutelle Georges Engel qui était visé, suivi peu après par son prédécesseur, Dan Kersch, qui avait chargé le chef du gouvernement libéral. De plus, il s’avère qu’au DP, Yuriko Backes, la ministre des Finances, va se retrouver en pole position pour concurrencer, avec Xavier Bettel, la très populaire Paulette Lenert.

Le CSV, enfin, a jugé par l’intermédiaire de son coprésident Claude Wiseler qu’au vu de son comportement actuel, le LSAP n’était plus un partenaire gérable dans une future coalition gouvernementale.

Ce sont les récents sondages publiés en décembre par RTL et le Wort qui expliquent ces attaques précoces. Le LSAP sortirait premier des urnes avec 13 sièges (+3 par rapport à 2018), suivi du DP (12 sièges, inchangé) et de déi gréng (8 sièges, -1). La coalition sortante passerait de 31 à 33 sièges et verrait sa majorité renforcée, mais avec à sa tête un chef de gouvernement socialiste.

Le CSV serait, lui, le grand perdant en sauvant 15 sièges (-6). Mais ce dernier a entièrement raison de souligner que «les élections ne se décident pas dans les sondages, mais dans les isoloirs le jour du scrutin».