Ce dimanche, les 285 074 électeurs inscrits auront à décider quels partis vont se retrouver pour les cinq prochaines années à la tête du pays. Contrairement aux deux précédents scrutins, le Luxembourg se trouve confronté à de multiples crises (inflation, logement, inégalités, climat, etc.) qui, sans réaction forte de la part du prochain gouvernement, risquent de mettre en péril la cohésion sociale.
À quoi va donc ressembler le choix des citoyens? Plusieurs questions devront trouver une réponse. À commencer par le score que réalisera le CSV, écarté du pouvoir depuis désormais dix ans, et qui veut revenir à tout prix au gouvernement. Le choix inattendu du «vieux» Luc Frieden comme tête de liste, appelé à mener une «nouvelle» politique, va-t-il être couronné de succès? Pour se retrouver en position de force, il ne suffira pas de sortir premier des urnes. La perte de plusieurs de leurs 21 sièges pourrait rapidement enterrer le rêve d’un gouvernement bicéphale, à former de préférence avec le DP.
Avant de songer au maintien de Xavier Bettel au poste de Premier ministre, le camp libéral devra s’imposer contre le LSAP, qui avec Paulette Lenert possède des chances de se placer comme premier parti de la coalition tricolore sortante. Ce bras de fer va jouer un rôle prépondérant, notamment pour définir si une coalition à deux partis sera mathématiquement possible. Le duo DP-CSV est le plus probable en termes de programme, à condition que Luc Frieden renonce au poste de Premier ministre. Le retour à un duo CSV-LSAP (ou l’inverse) s’annonce également bien plus compliqué au vu de leur divorce fracassant en 2013.
Déi Gréng doivent espérer que la très solide prestation de leur tête de liste Sam Tanson lors de la campagne sera honorée par les électeurs. S’ils parviennent à limiter les dégâts, un maintien dans une coalition avec le DP et le LSAP est possible, même si un gouvernement tricolore Bettel III ou Lenert I ne passera pas comme une lettre à la poste, en dépit des mises en garde du CSV.
Derrière, il faudra garder à l’œil les scores des petits partis, l’ADR en tête, les pirates et déi Lénk. Le nombre de sièges qu’ils vont décrocher pourrait réduire à néant les espoirs des uns et des autres de former une coalition gouvernementale.