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Le Covid à la fête

La légèreté qui s’est répandue au lendemain de l’important assouplissement des restrictions sanitaires, le 14 juin dernier, s’est estompée. Du moins momentanément. Car malgré le rebond des nouvelles infections au coronavirus ces derniers jours, il serait exagéré de céder à la panique. Par contre, la vigilance doit redevenir la norme. Comme nous l’avons souligné à maintes reprises, le bol d’air «offert» à la population est clairement soumis au régime de la liberté conditionnelle. La situation reste en effet très fragile. La taskforce Covid-19 met même en garde contre un «rebond épidémiologique significatif», notamment en raison de la propagation du variant Delta, plus contagieux.

Il serait trop simple de blâmer uniquement les jeunes qui se sont réunis en nombre, sans distanciation ni masque, mais aussi sans test négatif, à la veille de la fête nationale. Nuit blanche généralisée, organisation de concerts en pleine rue… même sans festivités officielles, un certain flou a régné sur l’animation dans la capitale au soir du 22 juin. Dans ces conditions, le Covid Check, reposant sur la formule «TGV» (testé, guéri, vacciné), n’a pas vraiment réussi à produire ses effets. Dans le même temps se pose la question de savoir dans quelle mesure le virus peut se propager en plein air. Si le risque est trop élevé, le testing devrait peut-être être rendu plus contraignant, du moins auprès des jeunes qui n’ont pas encore pu être vaccinés. Mais est-ce que cela est-il suffisant? Comment expliquer en effet les foyers d’infection en marge de l’Euro de football, alors qu’en principe la formule «TGV» était d’application? En partant de ce constat, le Covid Check luxembourgeois, qui permet de faire tomber le masque et d’abandonner la distanciation, est-il assez sûr?

Toutes ces questions vont accompagner le gouvernement au fil de la semaine prochaine afin de déterminer quelle sera la teneur de la prochaine loi Covid. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, n’a pas caché que le chemin emprunté depuis la mi-juin est une expérimentation. Sans la discipline nécessaire de la population, jeune et moins jeune, cet exercice risque d’être voué à l’échec. Avec pour conséquence que seul le Covid sera à la fête durant l’été.

David Marques