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L’aveu d’échec

Peut-on reprocher au gouvernement d’avoir attendu trop longtemps avant de resserrer la vis ? Au vu des chiffres des nouvelles infections au coronavirus, on serait tenté de répondre par l’affirmative. Par contre, la situation dans les hôpitaux reste stable, avec un très faible nombre de malades du covid admis en soins intensifs. Il aurait donc été compliqué de justifier le retour à un confinement, peu importe son ampleur.

La danse sur la corde raide se poursuit donc. La volonté de trouver le bon équilibre reste à saluer. Il faut toutefois rappeler que, l’an dernier, le durcissement des restrictions à l’entrée de l’automne avait été trop tardif. Douze mois plus tard, l’anticipation semble être davantage de mise.

Le faible taux de vaccination représente toutefois un échec. Depuis près de deux mois, le gouvernement tente de forcer la main aux personnes non vaccinées. Avec peu de succès. La couverture vaccinale des plus de 12 ans a à peine progressé, en passant de 74 % à 77 %. La semaine écoulée, une moyenne journalière de 365 personnes s’est fait injecter une première dose. Trop peu. L’heure n’est cependant pas encore venue de décréter une obligation vaccinale. Il s’agirait du tout dernier recours, affirme la ministre de la Santé.

L’aveu d’échec majeur réside au niveau des entreprises. Le Covid Check voulu optionnel et dépourvu de tout mode d’emploi concret (restrictions, prise en charge du test, etc.) n’a pas convaincu. Dès la mi-janvier, le régime «TGV» (testé, guéri, vacciné) sera rendu obligatoire. Le gouvernement souhaite conclure un accord avec les partenaires sociaux. Les syndicats vont-ils continuer à bloquer ? En octobre, ils avaient émis leurs réserves, notamment à cause de l’absence d’un cadre formel. Des règles claires sont une obligation pour éviter un conflit social en pleine pandémie.

Reste à savoir si les coups de pression successifs sur les non-vaccinés vont finir par produire leurs effets. Lundi, un dernier sursis leur a été accordé. Ils seront désormais exclus de la vie sociale. Une décision forte qui se justifie par l’obligation de préserver la santé publique. Devoir prendre des mesures encore plus incisives serait un aveu d’échec pour la société dans son ensemble.

David Marques

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