«On veut des chiffres, des chiffres, des chiffres», martelait jeudi à la Chambre le député Sven Clement (Parti pirate). La veille, le ministère de la Santé avait publié pour la première fois une carte reprenant le nombre des infections au coronavirus déclinées selon les cantons. Une meilleure localisation des foyers d’infections était une revendication de longue date. Mais l’initiative a rapidement été dénoncée.
Dès la fin de la semaine, des responsables communaux, en tête le député-maire d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo, et le président du syndicat des communes (Syvicol), Émile Eicher, sont montés au créneau pour dénoncer de possible stigmatisations de différentes régions et localités. Les deux font partie du groupe parlementaire du CSV, vent debout contre le manque de données fournies par le gouvernement.
En Belgique, les autorités publient les chiffres de cas positifs aussi bien par région que par commune. Aubange, voisine de Pétange, est ainsi la commune francophone comptant sur un bilan hebdomadaire le plus de cas de Covid-19, devant Bruxelles ou Liège. Si le bourgmestre local se dit inquiet de ce chiffre, qui pourrait d’ailleurs être lié aux tests à grande échelle du Grand-Duché, il ne conteste pas le principe de décliner les cas d’infection par communes.
La situation est différente de ce côté-ci de la frontière. Le Syvicol ne veut plus rien savoir de la localisation des infections. Il réclame par contre de plus amples informations sur les foyers d’infection (privé, école, travail, etc.). Cette information est au moins aussi importante que celle sur la localisation des infections. Les deux doivent former un tout afin d’organiser au mieux la riposte.
Pour l’instant, la situation fait toutefois penser à l’image de l’arroseur arrosé. Des chiffres sont livrés. Si ces derniers dérangent, on les fustige et on cherche des excuses, pratique qui est reprochée sans cesse au gouvernement.
David Marques