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L’arnaque de l’or noir

Le truc c’est d’enlever, après chaque usage, la cartouche de l’imprimante, de mettre un bout de scotch sur la tête d’impression et de la stocker dans une boîte hermétique. Comme ça, on doit bien économiser quelques copies…

Quoi, le radin? Savez-vous au moins combien coûte une goutte d’encre? Ceux qui croient que l’or noir se trouve du côté des stations-essence feraient bien de regarder au rayon bureautique. Alors que le prix au litre de l’encre pour stylo avoisine les 50 euros, celui pour imprimante culmine entre 800 et 2 500 euros. Plus cher qu’un Dom Pérignon millésime 1985, que le sang humain, ou que le parfum Chanel n° 5!

Franchement, réussir à transformer de l’eau et des colorants en un produit de luxe, ça donnerait presque envie d’applaudir. Mais à ce prix-là, on est en droit d’être dispensé de bavures. Eh bien non. L’imprimante est une arnaque aussi juteuse que celle du café en capsule, et on vient encore d’en avoir la preuve.

Une petite société spécialisée dans l’impression, Seattle Bellevue Fine, a découvert que ses imprimantes l’avertissaient trop tôt que ses cartouches (d’une grande marque) étaient soi-disant vides. En les démontant, surprise, il restait entre 17et 23 % du précieux liquide. Et non pas 1 % comme le jurait l’appareil.

Cela fait d’autant plus tache que ces cartouches contiennent des composants toxiques et non biodégradables. Sachant qu’en Europe, près de 200 millions de cartouches sont utilisées chaque année, et que le recyclage reste marginal, il y a des sanctions qui se perdent.

Ce n’est pas la première affaire. De plus en plus de témoignages montrent que des imprimantes sont aussi programmées pour tomber en panne après un certain nombre de copies, même si elles sont toujours en état de marche.

Incroyable société de consommation, qui carbure au gaspillage et à l’obsolescence programmée! Mais il paraît qu’un produit miracle est en passe de changer tout ça. Il s’agirait d’une machine qui doit nous permettre de produire nous-même une infinité d’objets, y compris des pièces de rechange pour les machines en toc. Cette machine, c’est l’imprimante 3D. Cocasse, non?

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Cerrtaines marques tentent parfois de sauver les apparences en proposant des produits se passant de cartouches (comme l’Ecotank par exemple) mais dans le fond ils trouvent toujours un moyen de nous entuber quoi qu’il arrive! Ce reportage en est une belle preuve : https://www.youtube.com/watch?v=pItW70XPyRU

    Pour ce qui est de l’impression 3D, il faudra voir son impact sur le long-terme, mais la démocratisation de ce type de machine risque de changer pas mal de choses!!

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