On ne l’avait jamais vue depuis le début de la guerre. Olena Zelenska, épouse de Volodymyr Zelensky, se faisait très discrète. Femme de l’ombre, scénariste de profession, la première dame d’Ukraine était jusque-là réticente à passer des coulisses au devant de la scène politique.
Mais depuis quelques semaines, elle ne cesse de faire entendre sa voix pour plaider en faveur de son peuple agressé. Notamment devant le Congrès américain, très récemment, où elle a réclamé davantage d’armes et de soutien occidental. Son homme, le président héros devenu chef de guerre, s’est finalement rendu inaudible, à tant réclamer une réaction militaire et financière des pays alliés. Elle a pris le relais médiatique d’un pays qui n’entend toujours pas déposer les armes.
Contrairement à Volodymyr Zelensky, comédien ultra-populaire avant son élection à la présidence en 2019 et propulsé sur la scène locale grâce à sa série Serviteur du peuple, Olena Zelenska a été peu disposée aux positions publiques quand son mari, rencontré sur les bancs de l’école de Kryvyï Rih dans les années 1980, prenait la lumière sur les planches et les plateaux de tournage.
Au début de l’offensive russe, elle a passé plusieurs semaines terrée, fuyant d’une cache à l’autre, alors que les troupes de Moscou encerclaient la capitale Kiev. «Aidez-nous à mettre fin à cette terreur contre les Ukrainiens», a-t-elle imploré, au bord des larmes, devant les députés américains en leur montrant des images d’enfants mutilés.
Olena Zelenska est devenue une icône et un symbole malgré elle, squattant la une des magazines Vogue ou Time, formant avec Volodymyr un couple presque hollywoodien. Immortalisée sur les clichés iconiques d’Annie Leibovitz, célèbre pour ses photos de stars et célébrités.
Zelenska posant au milieu des ruines, tirée à quatre épingles, à côté des soldats en treillis usés. Les Américains en raffolent, les Européens s’étranglent. Quoi qu’on en pense, les Zelensky livrent à présent une autre guerre sur le front numérique, celle des «jeunes» ultra-connectés, adeptes d’Instagram, contre une Russie aigrie et nostalgique de l’URSS stalinienne. Une stratégie bien plus parlante que les vieilles méthodes d’un KGB dépassé.
Alexandra Parachini