La pomme de la discorde

Sale temps pour Apple. En milieu de semaine, le géant de Cupertino avait annoncé que le chiffre d’affaires de ses ventes d’iPhones n’était pas vraiment au rendez-vous au dernier trimestre 2018, qui est le premier trimestre de son exercice décalé. Il s’agit d’une contre-performance qui s’expliquerait par un ralentissement de l’économie chinoise. Tim Cook, le PDG, est allé plus loin en désignant la guerre commerciale menée par le président américain, Donald Trump, comme l’une des causes des mauvaises ventes de son appareil vedette.

De nombreux analystes ne voient pas les choses de la même manière : ils jugent que la stratégie d’Apple pour ses smartphones (toujours plus chers) n’est pas franchement la meilleure. Surtout dans un marché où la concurrence fait rage et où les constructeurs offrent au public des produits pratiquement identiques et surtout moins coûteux.

Car tout le monde, même ici au Grand-Duché, ne peut pas se permettre de débourser plus de mille euros pour un appareil qui, reconnaissons-le, deviendra obsolète dans quelque temps. Puis remplacé par un autre qui nous sera vendu comme «hyper-génial» et «vrai bijou de technologie». Il y a quelques jours, le fabricant de puces Qualcomm a versé une caution d’un montant vertigineux (1,34 milliard d’euros), exigée par la justice allemande afin de permettre l’interdiction de vente de certains iPhones chez nos voisins d’outre-Rhin, après un contentieux de brevet.

Même si Apple passe un mauvais moment, cela ne nous fait pas oublier que le smartphone est un outil qui peut nous couper des autres. Et nous faire passer à côté de bonnes discussions (si vous avez des adolescents à la maison, vous savez de quoi je parle…). On dirait que le contact humain ne compte plus. Regardez ce qui se passe sur nos chères autoroutes. Il n’est pas surprenant, alors que c’est interdit, de voir des automobilistes le téléphone scotché à l’oreille pendant qu’ils conduisent, alors qu’il existe des kits mains-libres… mais ça c’est une autre histoire. Celle du respect des règles et d’autrui.

Aude Forestier