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La menace Trump 2.0

Il se prépare à signer un retour fracassant à la Maison-Blanche. Sa double «promesse» : être pendant 24 heures un dictateur et mettre fin, en 48 heures chrono, à la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine. La démesure de Donald Trump ne connaît décidément pas de limites. Sa «politique» ne respecte ni l’État de droit ni le droit international. L’intégrité territoriale, un des principes fondateurs de l’ordre mondial, bâti sur les cendres des deux guerres mondiales ? Sans importance pour l’homme d’affaires new-yorkais. Sa solution ? Forcer Kiev à céder le Donbass et la Crimée à Moscou. Son argumentation ? La population dans les zones occupées serait «O. K.» pour passer sous le giron russe. Le fait de légitimer ainsi une guerre d’agression laisse aussi de marbre l’ancien président américain.

Au plus tard maintenant, les pays «européens» (en plus du Canada) doivent prendre au sérieux la menace que représente un président Trump 2.0. Deux enjeux majeurs seront à relever avant la présidentielle américaine de début novembre. Le dénominateur commun sera Washington. Premièrement, le Congrès américain doit réussir à contourner le blocage aveugle des républicains sur un paquet d’aide militaire de 60 milliards d’euros destiné à l’Ukraine. Deuxièmement, les 32 États formant l’Alliance atlantique ont tout intérêt à s’accorder, début juillet, lors du sommet des 75 ans de l’OTAN, sur le fonds d’aide durable de 100 milliards d’euros proposé par le secrétaire général, Jens Stoltenberg.

Mais les yeux des Européens ne doivent pas être rivés uniquement sur la campagne électorale aux États-Unis. Depuis des semaines, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne cesse de clamer que son pays, confronté à d’importantes attaques russes, a un besoin urgent de livraisons d’armes supplémentaires, faute de quoi la Russie se rapprochera dangereusement d’une victoire finale. Le temps des belles promesses est définitivement révolu. Car céder à Moscou le Donbass et la Crimée ne sera pas suffisant pour stopper l’appétit de l’empereur Poutine. Dans le pire des scénarios, la résolution supposée de la guerre en 48 heures risque de se transformer en guerre à grande échelle qui menacerait aussi les États-Unis d’un président Trump 2.0.