Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le parquet précise que le blanchiment de Christian Kmiotek, potentiel mendiant agressif, ne permet pas de conclure que les rares autres dossiers, liés à l’interdiction de la mendicité dans la capitale, vont aussi être classés sans suites pénales.
Vendredi dernier, Christian Kmiotek avait annoncé sur les réseaux sociaux que son autodénonciation pour avoir enfreint l’interdiction de la mendicité à Luxembourg-Ville avait été classée par le parquet. L’ancien président de déi gréng n’a pas hésité à publier la lettre signée par le procureur d’État, Georges Oswald, qui est venu à la conclusion suivante : «Compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce, j’ai décidé de classer le dossier sans suites pénales».
Est-ce que cette première décision judiciaire laisse entrevoir l’enterrement juridique du règlement anti-mendicité ? Contacté par Le Quotidien, le service presse de l’administration judiciaire précise que ce premier dossier classé «ne permet pas de tirer de conclusions» sur les décisions dans d’autres affaires ayant trait à l’interdiction de mendier dans certaines rues de la capitale. «Le parquet analyse chaque dossier et prend des décisions au cas par cas», est-il ajouté dans une réponse écrite.
En ce qui concerne le nombre de procès-verbaux dressés par les centaines de policiers mobilisés en Ville, le parquet confirme qu’un «nombre peu élevé» de dossiers en lien avec la mendicité lui ont été transmis.
Une importante insécurité juridique entoure depuis le début le règlement de police de la Ville de Luxembourg, qui interdit à la fois la mendicité agressive et organisée et toute autre forme de mendicité. Les plus hauts magistrats avaient laissé savoir en début d’année que selon leur lecture, le code pénal ne sanctionne plus le simple fait de faire paisiblement la manche en rue. La députée-maire Lydie Polfer (DP) et le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), ne partagent pas cet avis, contribuant à l’imbroglio total dans une saga loin d’être arrivée au bout.
