La leçon de juillet

Les plus malveillants vont dire que le gouvernement a propagé un vent de panique inutile, vendredi, sur le Luxembourg. Placé en alerte rouge, le Grand-Duché a en effet été épargné par Eunice. Aucun blessé, à peine quelques chutes d’arbres et une petite cinquantaine d’interventions de secours et de déblayage sont à noter. Une simple tempête dans un verre d’eau, donc?

La réponse est non. Il suffit de regarder les graves répercussions de cette tempête ayant frappé l’Europe. Au moins sept personnes sont décédées au Royaume-Uni, en Irlande, aux Pays-Bas et aussi en Belgique. Elles viennent s’ajouter aux cinq victimes de la tempête Dudley qui a déferlé mercredi sur le Vieux Continent. Avec des rafales ayant atteint un record absolu de 196 km/h au large des côtes britanniques, le bilan humain et matériel aurait encore pu être bien pire. Il faudra d’ailleurs attendre encore quelques jours pour se faire une image plus claire de la réelle ampleur des dégâts.

Au Luxembourg, les prévisions ont fait état de rafales pouvant dépasser les 120 km/h. Ce scénario ne s’est heureusement pas concrétisé. Le gouvernement a toutefois eu pleinement raison de placer le pays en vigilance rouge. L’adage «mieux vaut prévenir que guérir» n’est pas le seul à avoir motivé la décision. Les inondations historiques de juillet 2021 ont certainement aussi joué un rôle dans les discussions menées au sein de la cellule de crise. Les ministères et services concernés se sont vu reprocher, l’été dernier, d’avoir sous-estimé la gravité de la situation. Comme par miracle, personne n’est décédé lors de la montée des eaux. Les dégâts matériels sont pourtant importants.

Il semble que les premiers enseignements aient été tirés. Vendredi, le Haut-Commissariat à la protection nationale (HCPN) a envoyé un SMS d’alerte aux citoyens. Les communes ont aussi usé de leurs réseaux de communication pour alerter leurs habitants. Tout cela a certainement contribué à réduire les risques liés, notamment, aux chutes d’arbres.

Ce nouvel exercice grandeur nature devra servir aux autorités pour continuer à peaufiner leur gestion de crise. Avec le changement climatique, les graves intempéries vont se multiplier. Seul un système d’alerte performant peut éviter le pire.