Le camp politique n’a encore jamais connu une telle fréquence de changements de composition, tant au niveau de la Chambre des députés qu’au niveau du gouvernement.
Le jeu de chaises musicales a débuté en décembre 2018 avec les traditionnels remplacements des élus appelés à intégrer le gouvernement. Quatorze des dix-sept ministres que compte le pays sont issus de la Chambre. Les trois autres ont été choisis sans avoir figuré parmi les 60 députés sortis des urnes en octobre 2018 (Taina Bofferding, Paulette Lenert et Marc Hansen).
Depuis lors, sept autres députés ont quitté les bancs de la majorité. Les remplacements provoqués par l’accident cardiaque de Félix Braz, le brutal décès d’Eugène Berger et l’affaire Roberto Traversini n’ont pas été les seuls. D’autres élus sont partis pour prendre de nouvelles fonctions.
Le gouvernement a lui connu deux remaniements depuis sa prise de fonction. Chez déi gréng, le siège laissé vacant par Félix Braz a été repris par Henri Kox. Au LSAP, Franz Fayot vient d’intégrer le gouvernement pour remplacer Étienne Schneider. Bon nombre de ressorts ont changé de titulaire depuis fin 2018.
«La politique doit souvent se renouveler», clamait mardi Étienne Schneider. Il n’a certes pas tort, mais les multiples changements intervenus depuis fin 2018 ne permettent pas vraiment de gagner en stabilité. Pour preuve : le gouvernement Bettel II peine à lancer la machine.
Bon nombre de réformes sont renvoyées vers 2021, car elles dépendraient de la grande réforme fiscale, annoncée comme LE projet majeur de la coalition tricolore. C’est un secret de Polichinelle que les tractations en coulisses entre le DP, le LSAP et déi gréng sont rudes. Recourir en permanence à de nouveaux mandataires pour pouvoir avancer constitue en réalité un frein. La fin du jeu des chaises musicales doit donc sonner pour de bon. Sans quoi le retard accumulé depuis le début de la législature ne sera pas rattrapable.
David Marques