L’année 2020 devait entrer dans l’Histoire comme le grand départ dans une décennie décisive pour l’avenir de la Terre. La lutte contre le réchauffement climatique et l’urgence de la mise en œuvre d’une transition écologique ont cependant été rapidement éclipsées par la crise sanitaire déclenchée par la pandémie de coronavirus. Le Covid-19 est en lui-même une conséquence de l’exploitation aveugle par l’être humain des ressources naturelles. Rapidement a été peinte l’image d’un monde meilleur, plus équitable et plus respectueux de l’environnement. Le déconfinement progressif est venu doucher tous ces espoirs. La consommation a repris de plus belle, toutes les bonnes résolutions ont vite été oubliées.
L’année 2020 a-t-elle donc été une année de perdue pour la lutte contre le changement climatique? En fait, l’année écoulée devrait servir d’exemple à suivre. La mise au ralenti forcée de pays entiers a permis à l’environnement de souffler. L’air est devenu plus respirable, la faune et la flore ont regagné du terrain. La nature a démontré sa forte capacité de résilience, à condition que l’homme accepte de se montrer moins égoïste et gourmand.
Une lueur d’espoir provient toutefois du récent sondage inédit publié par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Quelque 1,22 million de personnes réparties dans 50 pays du monde ont été interrogées. Elles sont 64 % à affirmer que le changement climatique est une urgence mondiale. Il s’agit d’un indicateur positif, mais il est plus simple d’affirmer quelque chose que de le mettre en œuvre. Comme l’a rappelé hier la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, tout un chacun peut apporter du sien pour un développement plus durable.
Sur le plan politique, le retour des États-Unis dans l’accord de Paris est un autre signal positif. En sachant toutefois que même le petit Luxembourg se perd dans un millefeuille de pactes, plans, plateformes, observatoires, fonds et lois pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050, on comprend que la transition écologique s’annonce longue et semée d’embûches. Le danger de poursuivre le bla-bla fustigé par la jeune militante Greta Thunberg est important.
David Marques