«La bienveillance est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui.» Ces derniers jours, on salue la solidarité des Luxembourgeois qui se sont entraidés à la suite des inondations. Ils sont les champions de la solidarité, les pieds dans l’eau ou pas. Mais derrière la solidarité, on oublie la bienveillance. Car le moteur de l’élan, c’est le cœur. C’est lui qui nous pousse à prendre soin des autres et à dépasser l’individualisme vers lequel une société qui prône pourtant le respect et les valeurs collectives, nous entraîne de plus en plus. Il y a une différence entre mettre des pouces bleus sous des publications destinées à nous faire larmoyer sur les réseaux sociaux et se lever de son canapé douillet. Être bienveillant, c’est juste être quelqu’un à l’écoute des autres qui n’envenime pas les situations mais cherche à les régler. Quelqu’un qui rassure l’autre, qui lui communique de la force, qui encourage et qui est là pour l’autre.
La bienveillance dicte la vie des uns et manque cruellement à d’autres. Pompiers, médecins, policiers, travailleurs sociaux… l’expérimentent chaque jour et pourtant ce ne sont pas des Bisounours qui s’en vont la fleur au fusil. Car être bienveillant, ce n’est pas tolérer que chacun fasse ce qu’il veut quand ça lui chante. La bienveillance n’interdit pas le désaccord, les tensions ni même la colère. Elle est juste nécessaire au vivre ensemble et témoigne des valeurs positives qui nous ont été transmises. Reposant sur l’intelligence de cœur, elle est à l’opposé de l’égoïsme, du nombrilisme et de la bêtise humaine.
L’élan de solidarité de ces derniers jours a été rassurant pour les victimes, mais aussi pour les observateurs qui ont constaté qu’il reste des personnes disposées à faire le bien sans rien obtenir en retour. À sillonner les rues jusqu’à tard dans la nuit pour voir s’ils pouvaient donner un coup de main ou comment allaient leurs voisins ou des inconnus, qui ont organisé des collectes d’urgence pour les plus sinistrés. Ils l’ont fait naturellement, sans autre motivation de profit que de pouvoir se regarder en face dans le miroir. Ce sont juste des gens bien et cela a le mérite d’être salué.
Sophie Kieffer