Ça coince dans certains secteurs. Les postes sont là, mais personne ne se présente. La pénurie de main-d’œuvre est un autre grain de sable dans la mécanique économique luxembourgeoise. Avec les hausses des prix des matériaux, des prix de l’énergie, le manque de logements, les problèmes de mobilité… Le Grand-Duché n’est pas le seul à être concerné par cette situation. Mais où sont donc passés les travailleurs ? À une époque, ils devaient parfois jouer des coudes pour trouver une place, et se faire une place, dans les entreprises. Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui doivent se battre pour attirer ces perles rares. Le monde à l’envers. Et attention, ces employés qui ont disparu ne se la coulent pas douce dans un pays exotique sous les cocotiers. Non. Ils travaillent, mais ont déserté des secteurs économiques ou des entreprises qui n’ont pas su ou pas voulu évoluer face aux changements.
Désormais, la balle est dans le camp des futurs employés. C’est la loi de l’offre et de la demande. La crise du coronavirus, mais pas seulement, a changé la façon dont nous pouvons appréhender le travail. Et les entreprises changent leur mode de fonctionnement, parfois trop lentement au goût de certains. Nouvel environnement de travail, nouvelle organisation pour «donner du sens», télétravail quand c’est possible, souplesse managériale… la liste des évolutions est grande. Un nouveau monde s’est ouvert à nous et c’est maintenant aux retardataires de se remettre en question quand ils voient que personne ne vient taper à leur porte alors qu’ils recherchent des employés depuis des mois.
Pour rassurer les plus grincheux, ou les plus vieux jeux, il ne s’agit pas de moins travailler mais de travailler simplement mieux. C’est une véritable remise en question que doivent faire certains secteurs économiques avant de pouvoir effectuer leur mue et devenir à nouveau désirables aux yeux des potentiels candidats. Pendant longtemps, cette attractivité a été négligée : il y avait tant de monde qui postulait. Aujourd’hui, le vent a tourné. Et ces entreprises payent les pots cassés. Ont-elles vraiment le droit de se plaindre de la situation ?