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Inégalités : ici comme ailleurs

Une croissance à 4%, un taux de chômage parmi les plus bas en Europe et un PIB par habitant parmi les plus élevés au monde : l’économie du Luxembourg se porte à merveille, le pays est prospère, mais cette richesse ne profite pas de la même manière à tout le monde.

Le Luxembourg n’échappe pas à la tendance mondiale qui voit les inégalités sociales se creuser de façon accélérée d’année en année. «Les inégalités ainsi que le risque de pauvreté connaissent, en 2017 au Luxembourg, une recrudescence notable», relève la Chambre des salariés (CSL) dans sa livraison annuelle de Panorama social, présenté mardi. Et de constater qu’en 2017 les 10 % de ménages les plus favorisés «percevaient une part du revenu total équivalent 8,1 fois plus importante que celle perçue par les 10% les plus pauvres, soit une augmentation de près d’un quart en deux ans».

Pour la CSL, l’explication tient au fait qu’en 2017, comme les années précédentes, le pouvoir d’achat des bas salaires a augmenté moins vite (1,5%) que celui des revenus les plus élevés (2%). À ceux qui objecteraient que l’herbe reste malgré tout plus verte au Luxembourg qu’ailleurs, l’étude apporte un démenti cinglant, notant qu’avec 14% des salariés exposés au taux de pauvreté, le Grand-Duché est de ce point de vue le plus mauvais élève européen.

Parallèlement, les salariés voient leurs conditions de travail se dégrader, en raison de la pression qu’ils subissent et d’une réduction de leur pouvoir d’initiative au sein des entreprises, révèle encore la CSL.

Au lendemain des législatives, les organisations patronales avaient entonné leur habituel refrain de Cassandre, voyant dans la hausse de 100 euros du salaire minimum les prémices d’une catastrophe et mettaient en garde contre le chaos économique que provoqueraient de trop conséquentes hausses salariales. Les excellents chiffres de la croissance sont un trompe-l’œil, avancent l’UEL et la Chambre de commerce, estimant dès lors qu’il n’y a aucune richesse à redistribuer. Si ce n’est pour ceux qui bénéficient déjà des plus hauts revenus !

Fabien Grasser

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