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Grand-messe

La lutte contre le changement climatique est une matière ultracomplexe. Partant de ce constat, il n’est donc pas illogique de voir les ministères de l’Environnement et de l’Énergie miser sur une large plateforme de consultation pour définir et évaluer les stratégies à mettre en place. La politique climatique du Luxembourg repose sur plusieurs piliers : la loi climat, qui forme le cadre juridique, le Plan national énergie-climat (PNEC), qui fait office de feuille de route pour accomplir les objectifs de 2030, et enfin une stratégie à long terme définissant les champs d’action afin d’atteindre la neutralité climatique en 2050.

Votée en décembre 2020, la loi climat n’a été complétée qu’en juillet dernier par les objectifs climatiques sectoriels. Sont aussi en place désormais l’Observatoire de la politique climatique, où siègent des scientifiques, la Plateforme pour l’action climat et la transition énergétique, qui offre notamment une place à la société civile, et un Comité interministériel pour l’action climat. En résumé : le Luxembourg mise sur une loi, un plan, une stratégie, des objectifs climatiques nationaux et sectoriels, sur une plateforme, un observatoire et un comité pour stopper le réchauffement climatique.

On n’ose même pas imaginer la quantité de gaz à effet de serre que va émettre cette large panoplie d’acteurs appelés à échanger et débattre dans les différentes entités censées faire avancer la politique climatique du pays. «On n’a plus besoin de grand-messe», clame notamment René Winkin, le directeur de la Fedil. L’industrie met la pression pour enfin avancer et soutient – aussi paradoxal que cela puisse paraître – le mouvement des jeunes militants pour le climat, également à bout de patience.

La ministre Carole Dieschbourg promet que ces nouvelles entités ne vont pas uniquement brasser de l’air chaud. Il faut l’espérer, car le temps presse pour réussir à réduire d’ici à 2030 de moitié les émissions de CO2. Le ministre Claude Turmes parle encore souvent des «dix années à venir». Il n’en reste cependant plus que huit avant que le couperet tombe. Le seul fait que l’objectif climatique a été atteint en 2020 – année marquée par la pandémie – ne doit pas devenir l’arbre qui cache la forêt.

David Marques

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