C’est du lourd», «Du jamais vu, un record», «Ça va faire mal». Depuis que l’Union européenne a mis Google à l’amende, mercredi, les réactions sont quasi unanimes.
On reste bouche bée devant les 4,3 milliards d’euros que le groupe américain va devoir payer pour avoir à nouveau abusé de sa position dominante avec son système d’exploitation Android, qui fait tourner 80 % des smartphones dans le monde.
Quatre milliards, c’est le PIB du Cap-Vert, ou encore ce que devrait empocher la FIFA avec la Coupe du monde. Donc, effectivement, c’est du lourd. Mais pour Google, l’amende européenne n’est rien de plus qu’un «PV de stationnement», comme ironise Matt Stoller, chercheur à l’Open Markets Institute.
Il est vrai que, rapporté à son chiffre d’affaires annuel (plus de 100 milliards de dollars), l’«effet waouh» se dégonfle aussitôt : l’amende représente l’équivalent de ce qu’engrange l’entreprise californienne en deux semaines… Et comme Google conteste ce «PV», l’argent va certainement dormir quelques années sur un compte séquestre avant de rejoindre le coffre-fort européen… ou pas, qui sait.
Mention spéciale tout de même pour celle qui est à l’origine de cette amende record : Margrethe Vestager, alias «la terreur des GAFA», ou «Tax Lady» selon Donald Trump.
La commissaire européenne à la Concurrence s’est fait une réputation méritée de traqueuse des faussaires de la concurrence (Amazon, Apple, Google, Starbucks et McDonalds en ont fait les frais), redonnant au passage du crédit à une Union européenne qui en a bien besoin.
En plus, elle a de l’humour. À Trump qui aurait dit au président de la Commission européenne «votre Tax Lady… elle déteste vraiment les USA », elle répondait, mercredi : «J’ai vérifié moi-même la première partie de cette phrase et il est vrai que je travaille sur les impôts et que je suis une femme, c’est 100 % correct.»
Quant aux internautes qui aimeraient apporter leur pierre à l’édifice et rendre le «PV» un petit peu plus efficace, rappelons que le talon d’Achille de Google, ce sont nos clics, ou plutôt notre «dé-clic», et qu’il existe notamment des moteurs de recherche plus vertueux sur la toile.
Romain Van Dyck