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Google à Bissen : la charrue avant les bœufs

La saga Google pourrait toucher à sa fin à l’été 2020. Du moins en principe. C’est le nouveau bourgmestre de Bissen, David Viaggi, qui a cité cette date très provisoire lors d’un entretien qu’il nous a accordé hier. Le chemin qui mène au feu vert pour la réalisation par le géant américain de son centre de données au Luxembourg est cependant très long.

Une étape supplémentaire a néanmoins été franchie. Le très attendu plan d’aménagement particulier (PAP) a été déposé en octobre. La procédure d’autorisation est sur le point d’être lancée. Elle prendra au moins trois mois. Aussi bien les responsables communaux que le gouvernement et les partis de l’opposition s’attendent à ce que le PAP livre enfin l’ensemble des détails du projet, dont son impact sur l’environnement.
Jusqu’à présent, très peu de détails ont filtré. Google envisagerait de créer 300 emplois sur les 33,7 hectares de terrain achetés pour une somme située entre 40 et 50 millions d’euros. Dans le même temps, les chiffres les plus fous concernant le besoin en eau pour refroidir les serveurs circulent. Cette semaine pourra enfin apporter un peu de clarté. Le conseil communal sera informé ce mardi soir par les responsables du projet. Les citoyens sont invités à participer à une réunion d’information jeudi.

Il semble que la pression exercée par la commune et le gouvernement ait amené Google à revoir sa stratégie de communication. L’opacité qui entoure le dossier a failli faire mourir le projet en juin. Le reclassement du terrain est passé de toute justesse au conseil communal de Bissen.

Tout cela n’a fait que renforcer la cacophonie qui entoure ce projet annoncé de manière précipitée à l’été 2017 par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider. «En principe, Google achète un terrain qui est déjà classé et lance le projet», affirme David Viaggi. À Bissen, on a mis la charrue avant les bœufs. Au moment de l’annonce, rien n’était fixé. Il n’est donc pas étonnant de voir Google toujours parler de la «construction potentielle d’un centre de données». Les premiers bâtiments ne sont pas près de sortir de terre.

David Marques