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Formules magiques

Le choix du DP de confier à un seul ministre, en l’occurrence Claude Meisch, les très lourds ressorts de l’Éducation nationale, du Logement et de l’Aménagement du territoire, continue à intriguer. En fin de compte, ce n’est pas le super-ministère souhaité par Xavier Bettel qui a vu le jour. La répartition des compétences en matière de logement ressemble bien plus à un morcellement, qui risque de constituer un frein à la politique cohérente en la matière, prêchée par le Premier ministre, Luc Frieden. Ce sont pas moins de quatre ministres – Logement, Affaires intérieures, Finances et Environnement – qui devront coopérer pour s’attaquer à un chantier pour lequel encore aucun gouvernement, peu importe sa composition, n’a trouvé de solution. L’exécutif conservateur-libéral va-t-il enfin trouver la formule magique ?

À entendre les ministres concernés, ce sont même deux formules magiques qui ont été retenues. Dans un premier temps, des incitatifs fiscaux doivent relancer un secteur de la construction en berne. L’opposition parlementaire évoque des cadeaux offerts aux promoteurs et investisseurs, ayant généré des bénéfices hors normes lors des dernières décennies. En outre, il ne faut pas oublier les entreprises de construction qui piétinent. Pour preuve : jeudi soir, les syndicats OGBL et LCGB ont manifesté, séparément, pour réclamer une garantie d’emploi. Est-il réaliste de relancer le marché de l’immobilier à l’aide de mesures fiscales ayant produit des effets pervers par le passé ?

L’autre formule magique mise en avant pour résoudre la crise du logement est la simplification administrative. Des procédures trop longues et trop lourdes, surtout dans le domaine environnemental, empêcheraient une construction plus rapide de davantage d’habitations. La création d’un parc plus important de logements locatifs, détenu par la main publique, est déclarée comme une priorité. Néanmoins, aussi bien une simplification des procédures que la réalisation de nouveaux logements prendront des années. Or, il y a péril en la demeure. La pression subie par les locataires et les personnes qui ne sont pas en mesure de se loger dignement ne cesse de s’accentuer. Une intervention à plus court terme, qui sort du cadre purement fiscal, s’avère indispensable.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    En fin de compte, c’est un choix purement idéologique qu’ont opérés le CSV et le DP: En façade, on répartit les responsabilités mais dans les faits, c’est l’inaction qui reigne; normal, quand on sait que le camp patronal et les plus fortunés voient généralement l’état comme trop intrusif… Et in fine, ce sont les plus faibles et démunis qui en paient les frais!